L’objectif est de lancer l’an II du quinquennat. Pour ce faire un vaste plan d’investissement demandé le 6 mai par François Hollande, va être doté de 12 milliards d’euros pour les 10 ans à venir. Pour récolter l’argent nécessaire à ce vaste programme, l’Etat va se délester de ses participations dans les entreprises publiques. Il a, en effet, déjà cédé ces derniers mois des parts dans l’équipementier aéronautique Safran et dans le groupe d’aéronautique et de défense EADS. Un plan d’investissement placé sous le double emblème de la compétitivité et de la transition écologique. Ainsi, la moitié de ces 12 milliards sera consacrée « directement ou indirectement à la transition écologique » a assuré Jean Marc Ayrault. Une petite salve après le limogeage de Delphine Batho pour afficher des ambitions écologiques sans tâches et sans retard.
Parmi les économies d’énergie annoncées, le ministre de l’intérieur a annoncé la généralisation du compteur électrique intelligent Linky d’ici 2012 qui en plus des économies d’énergies permet de faire des relevés à distance. L’installation de 3 millions de ces compteurs sera fait d’ici 2016, juste avant le remplacement de la totalité des 35 millions de compteurs d’ici 2020. Les 5 milliards d’euros que vont couter cette rénovation totale du parc des compteurs électriques, sera normalement pris en charge par EDF. Revancharde, Delphine Batho a estimé que ce plan « ne permett(ait) malheureusement pas de doter la transition énergétique des moyens nécessaires à sa concrétisation ». Pas plus de compliments à droite on s’en doute et pour Patrick Devedjian, l’ex ministre UMP de la relance : « Ce plan de croissance est dérisoire ». Pour sa part, le budget de l’assurance maladie et l’enveloppe de dépenses hospitalières seront aussi engagées dans ce plan de croissance à hauteur de 4,5 milliards d’euros par an en faveur de la modernisation des établissements, selon le premier ministre.
Une politique des transports en fonction des besoins des territoires
Mais la plus grande ambition de ce plan d’investissement se concentre sans doute sur les transports. L’objectif est de briser la logique des grands projets pharaoniques et d’inverser la logique : « On part des besoins des territoires », a-t-on précisé à Matignon pour concentrer les investissements sur le réseau déjà existant et sur les transports du quotidien. « Une ligne TGV à 12 milliards d'euros, c'est quatre fois le remplacement de tous les trains Corail de France », a-t-on encore souligné du coté de Matignon. Et surfant sur cette stratégie, Jean Marc Ayrault a promis que « Les trains Intercités, qui maillent vraiment le territoire et qui facilitent la mobilité, seront intégralement renouvelés entre 2015 et 2025 ».
Et la première de ces commandes est prévue pour cet été avec un « minimum de 500 millions d’euros pour des trains neufs », poursuit le chef du gouvernement car ils doivent assurer « un service plus efficace, plus confortable et plus accessible financièrement ». Un second appel d’offre sera lancé dès 2015, pour une seconde tranche d’investissement à horizon 2018-2019 dont l’objectif sera de remplacer es anciens trains Corail.
Et dans cette préoccupation des besoins des territoires, les TGV sont un peu en perte de vitesse. Même si le gouvernement maintient le lancement des travaux avant 2030 de la seule ligne Bordeaux-Toulouse. Les autres lignes à grande vitesse comme Bordeaux-Hendaye, Paris-Orléans-Clermont-Lyon, Poitiers-Limoges, ou encore la seconde phase de la GV Rhin-Rhône, sont renvoyées à l'après-2030.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Après Safran et EADS, l’Etat devrait continuer à céder ses parts (Le Monde)
Le limogeage de Delphine Batho (Libération)
Le compteur électrique intelligent Linky (site officiel)
Politique des transports (Réseau ferré de France)