Souvent raillée et boudée par les salariés, la journée de travail non rémunérée pour la solidarité envers les personnes âgées, rapporterait « 2,4 milliards d’euros ». C’est le bilan dressé lundi sur RFI, par la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie Michèle Delaunay. La ministre s’est ensuite engagée à ce que ces milliards aillent « bien en direction des personnes âgées et des handicapés » et qu’ils « sont bien utilisés de manière favorable » en finançant des « mesures très concrètes, très utiles » pour « augmenter le nombre de personnels autour des personnes âgées » ou « contribuer à l'aide à domicile ». Ce matin sur Europe 1, la ministre a donné des exemples parmi lesquelles : « Une chambre pour deux ou trois personnes que l’on transforme en chambre individuelle pour plus de confort ».
Des précisions qui demeurent nécessaires, près de 10 ans après la création de la journée de solidarité puisque l’utilisation des recettes fait toujours débat, une partie non consommée étant mise en réserve. Une faille reconnue par Mme Delaunay qui invoque des aménagements ayant fait « perdre de la lisibilité » à ce dispositif créé après la canicule de l’été 2003 qui avait tué 20 000 personnes en France. La stupeur et le bilan de cette catastrophe sanitaire avaient abouti à cette journée de Pentecôte travaillée sans rémunération mais réformée en 2008, elle peut aujourd’hui être organisée à la carte. Certaines entreprises suppriment ainsi un jour de congés ou de RTT alors que d'autres l'offrent à leurs salariés. Pourtant « ce ne sont qu'à peu près 20 % des salariés qui travaillent de fait le lundi de Pentecôte donc ça perd de la lisibilité, constate Mme Delaunay. D'autant plus qu'on peut segmenter ce jour travaillé en faisant une heure de temps en temps ».
La ministre a ensuite rebondi sur la réforme pour améliorer la prise en charge des personnes âgées promise après la canicule meurtrière de 2003 puis sans cesse repoussée pour des raisons budgétaires. Elle a affirmé que sa réforme serait présentée « à la fin de cette année », pour un vote en 2014. « Nous ferons ce grand projet de loi. Nous ne l'annonçons pas tous les trois mois mais nous le ferons », a-t-elle promis.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La journée de solidarité dans le code du travail
La canicule meurtrière de l’été 2003