« Le projet, c'est 90% des Franciliens à moins de 2 km d'une gare et une gare, c'est un pôle d'échanges, c'est un pôle de projet pour construire du logement, installer des activités, des pôles universitaires ». C’est ce qu’a répondu Jean-Marc Ayrault au député PS Alexis Bachelay (Hauts-de-Seine) pour calmer ses inquiétudes quant au Grand Paris. Le premier ministre a été plus loin et s’est engagé à un « effort d’environ 30 Mds d’€ » d’investissement dans les transports. Il a ensuite ôté toute incertitude sur le sujet de Grand Paris Express, le futur métro automatique en rocade en expliquant « comme les transports au quotidien ne sont plus seulement l'objet d'un débat, d'une attente, d'une espérance mais sont l'objet d'une décision, d'un financement garanti et d'un chantier désormais engagé ».
Puis volet social en temps de crise oblige, il a aussi rappelé que l’ambition du « grand chantier de la métropole parisienne » était aussi de s’occuper « des populations les plus pauvres, les populations qui galèrent dans le RER ». Faut-il y voir une allusion aux difficultés des sept millions d’usagers qui ont subi les dysfonctionnements des transports occasionnés par la neige ? Pour la petite histoire, certaines personnes sont restées bloquées plus de 17 heures dans un train ou un RER hier et dans la nuit de mardi à mercredi.
Des questions restent en suspens
Si le premier ministre dans sa mansuétude a levé les doutes à gauche, il n’a pas eu la même politesse à droite et n’a pas rassuré les inquiétudes du député UMP Yves Albarello (Seine et Marne) concernant la desserte de l'aéroport Charles-de-Gaulle et le développement du pôle de Roissy. Le tronçon du Grand Paris Express doit, en effet le desservir ce dernier - la future ligne 17 - et entrer en service à l'horizon 2027.
Et comme à l’image du Grand Paris, les questions sont aussi gigantesques, le groupe Viparis s’est montré préoccupé par le calendrier de la ligne 17 pour la partie reliant le Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte à l'Aéroport Charles de Gaulle. Ce groupe qui gère les principaux sites de congrès, de salons et de foires en Ile-de-France a mis en exergue que les parcs du Bourget et de Villepinte « accueillent les plus grands rendez-vous professionnels internationaux (...) L’accessibilité des lieux est une des problématiques vitales du développement de la filière congrès-exposition ». Selon Viparis, salons et congrès créent plus de 5 Mds d’€ de retombées économiques dans la région Ile-de-France. Aussi demande-t-il au gouvernement que la ligne 17 soit « mise en œuvre en priorité (...) afin de conforter le leadership de Paris » sur ce secteur.
Véronique Pierron