Le projet de budget rectificatif pour 2012 prévoit 7,2 milliards d’euros d’impôts supplémentaires cette année. L’objectif ? Atteindre une réduction du déficit à 4,5% du PIB malgré le ralentissement de l’économie. Et si d’aventure, cette ambition était consommée, ce serait une première pour un gouvernement français depuis 1974, année où un certain Valery Giscard d’Estaing tenait les cordons de la bourse de la maison France. Les hausses d’impôts présentées le 4 juillet lors d’un point presse, pèseront pour cette année, à 53% sur les ménages, mais ce sont les grandes entreprises pour 47% et les ménages aisés pour 73% qui assumeront l’essentiel des hausses d’impôts. « On estime qu’ils peuvent consentir cet effort sans compromettre ce qui reste de croissance cette année », a expliqué le ministre délégué au budget Jérôme Cahuzac.
Le bénéfice financier le plus important pour 2012, viendrait de trois mesures phares : un tribut exceptionnel des contribuables assujettis à l’ISF, des prélèvements sur les secteurs bancaires et pétroliers, et la suppression des exonérations sur les heures supplémentaires dans les entreprises de plus de 20 salariés. Toutefois, la future taxe sur les stocks pétroliers sera « a priori exceptionnelle », selon Jérôme Cahuzac. En comptant les mesures décidées par le précédent gouvernement, la hausse des prélèvements est estimée à 22 milliards d’euros en 2012. Ce n’est pas tout car le budget rectificatif durcit également le régime des successions, crée une taxe sur les dividendes, et annule la TVA sociale votée à la toute fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Véronique Pierron