3,5 milliards d’euros. C’est le coût total de l’intervention militaire française en Afghanistan depuis 2001, selon les conclusions d’un rapport publié fin février par la Commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale sur le retrait d’Afghanistan des troupes françaises. « À ce jour, l’engagement français en Afghanistan a coûté près de 3 milliards d’euros pour les seules dépenses militaires. Ce coût est une estimation minimale, certaines dépenses induites telles que l’usure accélérée des matériels n’étant pas comptabilisées. À l’échéance 2014, le surcoût total lié à l’opération devrait avoisiner les 3,5 milliards d’euros », notent les rapporteurs de la mission d’information Philippe Meunier (UMP) et Philippe Nauche (PS). Et ils détaillent année par année les dépenses : 132 millions d’euros en 2002, 170 millions d’euros en 2007 et plus de 518 millions d’euros en 2011.
Et si le départ des troupes françaises d’Afghanistan est « une opération réussie », se félicitent les rapporteurs de la mission, il n’en reste pas moins qu’il « a engendré des coûts importants ». Car c’est la voie aérienne qui a été largement privilégiée. Ils expliquent ainsi qu’un vol direct pour rapatrier le matériel depuis Kaboul jusqu’à Paris coûte environ 40 000 euros et il faut compter 30 000 euros pour un rapatriement par voie mixte, c’est-à-dire aérienne depuis Kaboul jusqu’aux Émirats arabas unis puis maritime jusqu’en France. En comparaison, le retrait d'un conteneur par la route du nord jusqu'en Ouzbékistan, puis par le train jusqu'en Lettonie, coûte environ 7 000 euros. Philippe Meunier et Philippe Nauche s’interrogent alors « sur le manque de célérité des autorités françaises, diplomatiques et militaires, à négocier en amont avec les pays limitrophes l’utilisation des voies terrestres ». Qui « se solde au final par une dépense de plusieurs dizaines de millions d’euros pour le budget de l’État ».
Aujourd’hui, 1 500 militaires français sont encore en Afghanistan. En juin 2013, 500 resteront « pour mener à bien les missions dont la France a encore la charge jusqu’en 2014 : la gestion de l’aéroport international de Kaboul, de l’hôpital militaire basé sur cet aéroport et du laboratoire européen anti engins explosifs improvisés », précisent les rapporteurs de la mission. Et côté matériels, ce sont plus des deux tiers qui ont été désengagés.
Caroline Moisson