La Garde républicaine dans le viseur de la Cour des Comptes. Les Sages de la rue Cambon ont passé en revue le fonctionnement de ce symbole de la République. Et dans un référé publié mardi et adressé au ministère de l'Intérieur, ils estiment qu'il est temps de la mettre à la « diète ».
Chaque année, la Garde républicaine coûte 280 millions d'euros aux finances publiques. Trop cher donc pour la Cour des comptes, surtout en ces temps de disette budgétaire. D'autant plus que « les missions de la Garde répondent davantage à des objectifs de prestige qu'à des besoins de sécurité », note l'institution. La Garde républicaine est en charge notamment de la protection des palais nationaux - ce qui représente 69% de son activité - et assure aussi des « services d'honneur » - par exemple les escortes du président de la République lors des cérémonies. Et la Cour des Comptes va même plus loin : « Les gardes républicains statiques ne seraient pas en mesure à eux seuls de faire face par exemple à des tentatives d'intrusion organisées. »
Alors pour la Cour des comptes, une « réduction » des moyens serait tout à fait « possible », qui passerait par une révision des services d'honneur et une analyse des « moyens d'assurer la sécurité des Assemblées parlementaires à moindre coût ». Pour mener cette réflexion, elle suggère de faire appel à « un rapporteur indépendant et de haut niveau, disposant de l’autorité suffisante pour mener des discussions directes avec les autorités d’emploi et faciliter des choix évidemment délicats ». Concernant les prestations de prestige réalisées pour des tiers, les Sages estiment qu'elles « ne sont pas facturées de manière adéquate ». Pour eux, les tarifs « devraient être déterminés en fonction des coûts complets, puis fixés et régulièrement révisés par voie réglementaire ».
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls se dit « favorable à une étude relative à l'adaptation des moyens de protection des palais nationaux ». Mais « sans dégradation de la prestation de sécurité », souligne-t-il. L'Élysée, Matignon, le Palais Bourbon, le Palais du Luxembourg... étant « des lieux particulièrement sensibles au regard de menaces multiples, au premier rang desquelles la menace terroriste ». Le ministre précise aussi que des « études sont d’ores et déjà en cours ou seront prochainement lancées pour rationaliser le fonctionnement de la Garde républicaine ».
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
La Garde républicaine (Cour des comptes)