Crédits d'Etat : Vers une sélection des quartiers sensibles

samedi 2 février 2013

Ils sont 2500 aujourd’hui à bénéficier de 500 millions d’euros mais il n’en restera sans doute qu’entre 500 à 1000 demain. « Ils », ce sont les quartiers sensibles qui bénéficient aujourd’hui des crédits d’Etat. Un régime imposé aux communes qui ne réjouit pas tout le monde. Cette mesure avait déjà été envisagée par le gouvernement Fillon qui a dû renoncer en raison de la levée de boucliers que son annonce avait provoqué. Par contre, le ministre délégué à la Ville François Lamy, a annoncé devant 150 acteurs du secteur réunis à Paris pour clore une concertation lancée en octobre 2012 sur le sujet qu’il était « déterminé à aller jusqu'au bout ».

Le ministre avait chargé des élus, des représentants de l’Etat et des associations de réfléchir à une nouvelle « géographie prioritaire », c'est-à-dire à la carte des territoires éligibles aux 500 millions d’euros du ministère. Le groupe de travail a présenté 25 recommandations qui serviront d’outil à un  Conseil interministériel des villes le qui se réunira le 19 février juste avant l'élaboration d'un projet de loi à la mi-2013. Le rapport ne donne aucune carte des territoires qui continueront à bénéficier du dispositif mais certains maires ont déjà manifesté leur inquiétude.

Le ministre s’attend à une réforme difficile. « Les égoïsmes risquent de se réveiller. Pour que ça ne change rien pour eux, chez eux ». Pour ne pas enflammer les esprits, il n’a pas livré de noms de villes concernées mais a indiqué : « Il est sûr que Clichy-sous-Bois [Seine-Saint-Denis] restera bénéficiaire et pas ma ville, Palaiseau » (Essonne). Les crédits seront distribués graduellement aux 500 à 1 000 « territoires-cibles » en fonction des capacités financières de leur ville ou de leur agglomération. Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, restera sans doute bénéficiaire, mais être beaucoup moins dotée que Sevran ou Montfermeil (Seine-Saint-Denis) car elle a davantage de ressources propres. Pour les villes qui sortiront du dispositif, les membres de la concertation préconisent « une sortie progressive, qui pourrait s'étaler sur un à trois ans ».

Véronique Pierron

 

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