Dans un contexte particulièrement morose en terme d’emploi, le gouvernement multiplie les initiatives pour tenter de faire fléchir la courbe du chômage. C’est qu’à l’arrivée de François Hollande à la tête du pays, les chiffres poussaient au pessimisme : en mai dernier, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité avait franchi pour la première fois depuis 2009 la barre des 2,9 millions. A cette date, les effectifs de Pôle emploi avaient fortement été revus à la baisse, perdant 1800 emplois en 2011.
A contre-courant de cette tendance, François Hollande avait promis, lors de sa campagne, de renforcer le nombre de travailleurs de Pôle emploi. En juillet dernier, 2000 nouveaux CDI avaient été annoncés, s’agissant en partie de CDD déjà présents mais titularisés. Pas suffisant pour renforcer l’accompagnement et le suivi des demandeurs d’emploi, estimés à plus de 3 millions en janvier, estime aujourd’hui le gouvernement. De fait, Jean-Marc Ayrault accompagné du ministre du Travail Michel Sapin, a annoncé lundi la création de 2000 nouveaux emplois en CDI à Pôle Emploi. Une vague d‘embauche, avec la volonté d'alléger le portefeuille des conseillers chargés d'accompagner ceux qui en ont le plus besoin (70 demandeurs d'emploi maximum), alors que chaque conseiller en suivrait en moyenne 161 aujourd'hui, selon l’Express.
Ce renflouement de personnel devrait permettre un suivi plus personnalisé des dossiers, espère Jean-Marc Ayrault. « Aujourd'hui, afin que la nouvelle offre de services de Pôle emploi, ainsi que les dispositifs ambitieux que nous déployons, produisent pleinement leurs effets, il nous faut renforcer à nouveau les moyens de Pôle emploi », a justifié le chef du gouvernement. Avant de poursuivre : « Je souhaite la mise en œuvre rapide de cette décision afin que les nouveaux conseillers soient au travail dès la rentrée de septembre prochain, au service des demandeurs d'emploi et des entreprises ». Ces créations de postes devraient être financées par un effort de l'État, partagé avec Pôle emploi, grâce à de nouvelles économies internes.
Mathilde Leleu