Depuis dimanche 8 septembre, dirigeants et militants de l’UMP peuvent souffler. Jean-François Copé a en effet profité d’une escale au Touquet-Paris-Plage pour affirmer que la campagne de donations avait porté ses fruits, atteignant la barre des 11 millions d’euros espérés. Une récolte nationale lancée le 4 juillet dernier, par Nicolas Sarkozy et qualifiée par le dirigeant du parti de véritable « succès ». “En huit semaines l'UMP a réalisé la plus importante collecte jamais réalisée par un parti politique de la Ve République", a t-il annoncé. Nicolas Sarkozy a quant a lui exprimé sa joie sur Twitter en déclarant :"Que chacun d'entre vous sache combien je suis reconnaissant de cette mobilisation qui m'a autant surpris qu'ému... Merci à vous tous”. L’échéance du 30 septembre pourra donc être respectée et la Société générale, principale créancière du parti, remboursée dans les temps.
Cette souscription nationale fut impulsée après la décision émise le 19 décembre 2012, de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements publics (CNCCFP) de rejeter les comptes de campagne de M. Sarkozy. L’ancien président de la république aurait dépassé le seuil des 22,5 millions d’euros de dépense accordés à chaque finaliste de la campagne présidentielle. La confirmation de ces écarts financiers par le Conseil Constitutionnel a finalement privé l’UMP d’une subvention publique de 11 millions d’euros au titre de remboursement des frais de campagne, et contraint ses dirigeants à solliciter les sympathisants de droite.
L’UMP ne sort pourtant pas de ses nombreux tracas de trésorerie. Le parti reste largement endetté en partie à cause d’une réduction des aides d’Etat générée par son recul lors des dernières législatives. Selon Le Figaro, « le parti paye également le prix du non-respect de la parité » puisqu’aucun effort dans ce sens n’a été souligné et que moins de 30% des élus présents au scrutin de juin 2012 étaient des femmes. Le parti a donc écopé d'une retenue d'environ 4 millions d'euros sur ses subventions. Enfin, l'UMP aurait souffert d’une désaffection des adhésions – et de leurs cotisations - depuis les affrontements internes qui ont opposé Jean-François Copé à François Fillon.
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
Comptes de campagne de Sarkozy invalidés : un coup dur de plus pour les finances de l'UMP (Le Figaro.fr)
Souscription UMP : les 11 millions d'euros nécessaires "atteints" (Le Monde.fr)
Décision de la C.N.C.C.F.P. du 19 décembre 2012 relative aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy