La cour des comptes réclame une totale transparence pour la communication du gouvernement

jeudi 20 septembre 2012

Le service d’informaton du gouvernement (SIG) n’a pas vraiment eu le vent en poupe ces dernières années. Grande pourfendeuse de la dépense publique, la Cour des comptes l’avait déjà épinglé en 2010 en montrant du doigt l’Elysée qui usait du budget du SIG pour sonder les français sur l’image du président Sarkozy. Résultat : la présidence de la République avait dû mettre un terme à ces agissements controversés et rembourser 369.105 € au SIG. Et c’est pour que l’actuelle présidence ne sombre pas dans de tels travers que Jean-Marc Ayrault a commandé dès son arrivée à Matignon, un rapport à la Cour des comptes sur la gestion et le fonctionnement du SIG. Au passage, il lui a aussi trouvé un nouveau directeur en la personne de Philippe Guibert. Un rapport qui arrive à pic, juste au moment où l’Elysée s'apprête à signer une convention avec le SIG, pour pouvoir commander des études d'opinion, alors même que François Hollande avait promis durant la campagne que les sondages commandés par l'Elysée seraient abandonnés.

Pouvoir mesurer le coût complet du service

L’étude de la Cour des comptes mise en ligne mardi, plaide pour une totale transparence des activité du SIG. Les sages épingleurs de la rue Cambon estiment : « Compte tenu de la sensibilité de sa mission, un service de communication gouvernementale doit présenter des garanties en matière de respect de sa mission statutaire et de qualité de sa gestion. Il paraît ainsi essentiel que le Parlement et les citoyens puissent mesurer notamment le coût complet du service, le niveau des rémunérations, le coût de ses principales activités (campagnes de communication, sondages, etc.) et la nature de ses principaux prestataires ». Juste avant d’ajouter un peu plus loin : « Or, en l'absence d'un rapport d'activité porté à la connaissance du public, le SIG ne diffuse pas ces informations, qu'il ne recense pas toujours. La publication d'un rapport annuel détaillé est donc nécessaire". La Cour salue ensuite une baisse de 16% des dépenses en 2011 due à une diminution du volume des prestations commandées, alors que ces dépenses atteignaient 2,7 millions d’euros en 2010. Ici, la chasse au gaspi semble avoir d’ores et déjà commencée sur les terres des finances publiques, et malgré des salaires élevés - la rémunération de la moyenne des agents atteint 49 918 € - le SIG a réussi à baisser ses coûts depuis 2006 : 8,02 millions d'euros en 2011 contre 10,4 millions d'euros en 2010, en misant sur la réduction des frais de mission et de représentation, (- 71 %).

Véronique Pierron

 

 

Laisser un commentaire