Le 22 juillet, le ministère de la Défense a publié, le rapport sur les exportations d’armement pour l’année 2012, qu’il a transmis au Parlement le 19 juillet et dont Jean-Yves Le Drian présentera les conclusions devant les commissions des Affaires étrangères et celles de la Défense nationale de l’Assemblée nationale et du Sénat en septembre. Des exportations qualifiées d’ « élément clef du développement économique et de la sécurité du pays » mais qui ont enregistré une baisse en 2012.
Exportations : « un rôle important pour l’industrie française et le dynamisme de notre économie »
En préambule, Jean-Yves Le Drian rappelle que le Livre blanc souligne le « rôle moteur pour l’emploi, la croissance et la compétitivité de notre économie » de l’industrie de défense, « composante essentielle de l’autonomie stratégique de la France ». Et le rapport insiste, les exportations « contribuent au développement de la base industrielle et technologique de défense », structurée autour d’une dizaine de grands groupes et de 4 000 PME qui génèrent quelque 150 000 emplois.
Selon le rapport, en 2012, le chiffre d’affaire de l’industrie française de l’armement s’est élevé à 15 milliards d’euros et les exportations ont représenté 4,8 milliards d’euros. Elles sont principalement tournées vers l’Asie-Pacifique (52 % en 2012) et si l’Arabie saoudite reste son principal client, suivi par l’Inde, sur la période 2003-2012, ses commandes se sont élevées à 636 millions d’euros en 2012, tandis que l’Inde a effectué pour 1,2 milliard d’euros de commandes.
« Un marché qui fonctionne par cycles » et des « contrats majeurs » au « poids prépondérant »
Analysant le marché en 2012, il pointe une intensification de la concurrence – avec des « leaders du marché » plus « agressifs » commercialement et l’émergence de nouveaux acteurs, tels que la Corée du sud, la Turquie, la Chine ou le Brésil – ainsi que la diminution des dépenses militaires mondiales (0,5 %), qui s’est toutefois accompagnée d’une croissance du volume des exportations (9 %).
Selon le rapport, sur la période 2006-2011, la France était le quatrième exportateur mondial avec 8,6 % de parts de marché, après les États-Unis (48 %), la Russie (12 %) et le Royaume-Uni (10,8 %), mais avant Israël (5 %). Il révèle également que, malgré une baisse des commandes de 26 % en 2012 (4,8 milliards contre 6,5 milliards en 2011) - due à un « faible nombre de contrats de plus de 200 millions d’euros obtenus » – « la France figure parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de matériels de défense ».
Le ministère de la Défense précise, en outre, que les exportations « doivent s’apprécier dans la durée », car le marché de l’armement « fonctionne par cycles » et, « au-delà d’un socle consolidé de contrats inférieurs à 200 millions d’euros, le poids des contrats majeurs est prépondérant d’une année sur l’autre. » Et il ajoute : « L’offre française reste très compétitive et présente sur une grande partie des segments de marché de l’industrie d’armement. »
L’année 2013 s’annonce effectivement sous de meilleurs auspices, après le retour de la France aux Émirats arabes unis. Jean-Yves Le Drian a annoncé les 22 et 23 juillet, la signature de deux nouveaux contrats d’un montant d’environ un milliard d’euros. Et plusieurs contrats sont toujours en cours de négociation. Le ministre de la Défense - en visite en Inde les 26 et 27 juillet - espère notamment la réponse indienne quant à la vente de 126 Rafale, avec une option sur 63 avions supplémentaires, avant la fin de l’année.
Anne-Laure Chanteloup
Pour en savoir plus :
Rapport au Parlement 2013 sur les exportations d'armement de la France (Ministère de la Défense)
Publication du rapport au Parlement sur les exportations d'armement pour l'année 2012 (ministère de la Défense)
Le retour de la France aux Émirats arabes unis : 1 milliard d'euros de matériel vendu (par Anne-Laure Chanteloup, AllGov France)
Biographie Jean-Yves Le Drian (AllGov France)
Ministère de la Défense (AllGov France)