Si les chiffres sont en constante augmentation, l'évolution est toutefois « linéaire et progressive dans le temps, sans coup d'accélération », selon Romain Duriez, le directeur de la Chambre franco-suisse pour le commerce et l'industrie (CFSCI). À ce jour, ce sont 850 entreprises détenues à 25% par une maison mère en France qui sont installées en Suisse, selon les chiffres donnés par Romain Duriez au quotidien Les Echos. Le directeur de la CFSCI précise qu'en 2011, elles étaient 750 et 550 il y 10 ans. Ce sont aussi bien des grosses entreprises, que des PME que des filiales commerciales d'une société française. Parmi ces 850 entreprises, on trouve les salades Florette, le fabricant de vêtements pour enfants Orchestra ou encore les bottes Sensas.
Et sans surprise, cette « expatriation » trouve son explication dans les avantages financiers qu’offre la Suisse. Pour le journal suisse Tages-Anzeiger, « plus encore qu'une fiscalité des entreprises plus faible, ce sont les économies sur les charges sociales auxquelles s'intéressent les entreprises françaises ». Le journal prend ainsi en exemple les salaires mensuels de plus de 10 000 francs suisses (8 000 euros), sur lesquels les charges sociales représentent 32% en Suisse contre 65% en France.
La politique salariale de la Suisse n’est pas non plus en reste dans le choix de s’installer de l’autre côté des Alpes. Comme l’explique, au journal suisse, Claudine Schmid, députée UMP représentant les Français vivant en Suisse et au Liechtenstein, les entreprises françaises gardent leur siège social dans l’Hexagone, au contraire de « leurs centres directionnels » et des cadres dirigeants qui, eux, sont envoyés en Suisse. Ainsi, ils « paient moins d’impôts et ne sont pas soumis à la taxe sur les hauts salaires ».
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
100 nouvelles sociétés françaises installées en Suisse cette année (par Hélène Dupuy, Les Echos)
Französische Chefs leiten ihre Firmen von der Schweiz aus (par Philippe Reichen, Tages-Anzeiger)