Sous les aulnes des principes fondamentaux de la République, l’égalité en matière d’argent n’est pas la même selon l’appartenance à la majorité ou à l’opposition. Tous les ans, nos chambres représentatives reçoivent une dotation globale et substantielle - 100 millions pour l’Assemblée, 55 pour le Sénat –qui permet aux députés de subventionner les projets de leurs collectivités. Or cet argent – ou « réserve parlementaire » - échappe aux principes de l’équité. Pour un député PS, la base était jusqu’alors de 30 000 euros. Pour un UMP : 100 000 euros.
Toutefois en démocratie, habileté et ancienneté sont mères de tous les avantages consentis et Sud Ouest révélait par exemple que le député UMP Lionel Tardy, réputé indiscipliné, ne touchait que 100 000 euros alors qu’en vieux loup de la politique, le maitre du perchoir Bernard Accoyer jouait les Pères Noel avec quelques 6 millions d’euros. Un député du Nouveau centre confiait dans les colonnes de Sud-Ouest que sa « réserve parlementaire n’était pas très élevée » mais poursuivait : « je me suis bien débrouillé. Comme j’ai toujours bien voté et que je ne faisais pas d’histoire, j’ai donc récupéré 700.000 euros ».
Et quitte à être député, mieux vaut encore être président de commission, chacun touche environ 2 millions. Dans son édition du 3 décembre 2008, le Canard Enchainé jetait déjà un sort à des sommes faramineuses : cette année là, Jean Arthuis (président de la commission des finances du sénat) aurait touché 4 millions d’euros, Philippe Marini (rapporteur de la commission) 3,9 millions d’euros et Didier Migaud (président de la commission des finances) 2 millions d’euros.
Véronique Pierron