Le 11 juin, le ministre de la Défense a annoncé l’intention de la France de rattraper son retard et d’acquérir 12 drones de surveillance de moyenne altitude longue endurance (MALE). Suite à la notification, le 27 juin, par la Defense Security Cooperation Agency (DSCA) – organe du département de la Défense des Etats-Unis qui gère la vente d’armement à l’étranger - du projet de vente de drones MQ-9 Reaper de General Atomics, d’équipements et de prestations associées à la France, le Congrès américain avait 15 jours pour s’y opposer.
Une amélioration des capacités de défense d’un allié d’un intérêt vital pour les États-Unis
Dans l’avis de notification, la DSCA a estimé qu’il était « vital pour l’intérêt national des Etats-Unis d’aider la France à développer et à maintenir une capacité de défense forte et immédiate ». Selon l’Agence du Pentagone, l’amélioration « des capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance » de cet allié, qu’offrirait cette vente potentielle, permettrait de « renforcer l’interopérabilité entre les militaires américains, français et les forces de maintien de la paix ». Des arguments entendus par le Congrès qui n’a « pas émis de résolution conjointe de réprobation ». Comme l’a annoncé, en début de semaine, la porte-parole de la DSCA, Lorna Jons : « L’affaire peut se poursuivre ».
16 drones pour 1,15 milliard d’euros ou 12 drones pour 670 millions d’euros ?
Si la notification transmise au Congrès évoquait le nombre de 16 drones pour la somme de 1,15 milliard d’euros, le ministère de la Défense a précisé qu’il s’agissait d’une pratique administrative américaine courante permettant de ne pas avoir à soumettre une nouvelle demande au Congrès en cas d’achat supplémentaire, que le projet d’acquisition ne concernait que 12 appareils, comme le recommande le Livre blanc de la défense et que dans un premier temps, la France souhaitait acquérir deux drones afin de les déployer au Sahel d’ici à la fin de l’année.
Quant au prix des appareils apparaissant dans l’avis de notification – comprenant une longue liste d’équipements et de services associés - qui revient à 71,8 millions d’euros par appareil, sans compter le coût de la « francisation », il ne correspond pas au prix annoncé par Jean-Yves Le Drian de 670 millions d’euros, soit 55,8 millions par drone, chiffre qui devait inclure le prix de cette « francisation » de 10 drones. Là encore, le ministère a expliqué que la France ne dépasserait pas l’enveloppe prévue et que certains équipements et services de la liste ne seraient pas achetés.
Anne-Laure Chanteloup
Pour en savoir plus :
Biographie de Jean-Yves Le Drian (AllGov France)
Défense : la France veut rattraper son retard en matière de drone (par Anne-Laure Chanteloup, AllGov France)
Notification de la DSCA au Congrès sur la vente de 16 drones à la France (site de la Defense Security Cooperation Agency)
Ministère de la Défense (AllGov France)