Difficile de s’y retrouver entre les différentes annonces qui fusent sur la politique fiscale actuelle. Après les fortes hausses d’impôts de ces dernières années, le gouvernement avait promis de ne plus toucher au porte-monnaie du contribuable. Une promesse remise en cause lundi par la déclaration du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. « Si nous ne faisons rien de plus en matière de fiscalité, l’année prochaine, il y aurait 5 à 6 milliards d’euros de moins », a-t-il annoncé au micro d’Europe 1. « La situation budgétaire de la France ne nous permet malheureusement pas de nous priver de six milliards d’euros de recettes. » Des recettes à trouver donc ailleurs, « dans la poche des uns, des autres, de tout de monde », à rajouter le ministre du Budget.
Piste possible, la semaine dernière, la ministre de l’Enseignement supérieur avait évoqué la possibilité de supprimer la demi-part fiscale pour les parents d’étudiants de plus de 25 ans. Une information que n’a pas confirmée Jérôme Cahuzac sur Europe 1, « ce qui ne veut pas dire qu’elle est récusée », a-t-il précisé.
L’augmentation des recettes fiscales en 2014 pourrait toutefois se concrétiser par l’entrée en vigueur de mesures déjà annoncées mais pas encore mises en place, comme le renforcement de la fiscalité écologique (hausse de la taxation du diesel), la remise à plat de l’imposition de la cession d’entreprises ou la fameuse taxe à 75% sur les très hauts revenus, retoquée par le Conseil constitutionnel.
Interrogé par l’AFP, le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a, quant à lui, réaffirmé la volonté du gouvernement de concentrer « l’essentiel » de l’effort budgétaire « sur les économies de dépenses ». Une position soutenue par le premier secrétaire du PS Harlem Désir. Sur RTL, l’eurodéputé a déclaré : « Ma position, c’est que sur le plan de la fiscalité, il ne faut pas en rajouter. »
Violaine Badie