La Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) vient de rejeter les comptes de l’ancien président Nicolas Sarkozy relatifs à la campagne 2012. Selon la CNCCFP, certains frais – non révélés - et liés à la campagne du candidat auraient du de fait, lui être imputés directement. Ce rapport fait écho à des plaintes exprimées dès le début de l’année par des élus socialistes. Ceux-ci reprochaient alors au Président d’utiliser les comptes publics, censés financer l’exercice de la fonction, pour servir le début de sa campagne présidentielle.
Le président sortant avait déclaré un total de dépenses de 21.339.664 euros, très proche du plafond légal de 22.509.000, comme le révèle France inter. Or la CNCCFP a estimé que certaines dépenses de l’hiver – bien qu’antérieures à la déclaration officielle de candidature du 15 février – devaient être intégrées à ce calcul, puisqu’en lien évident avec la présidentielle. Si ces frais étaient ajoutés, le plafond légal des dépenses serait à son tour dépassé (voir le détail des chiffres).
Si tel était le cas, le ministère de l'Intérieur ne serait donc pas tenu de rembourser une partie des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, s’élevant à près de 11 millions d’euros. Et ce serait à l’UMP de s’acquitter d’une telle somme. Un coup dur pour le principal parti d’opposition dont la situation ne permet plus ce genre de dépenses. En effet, son ancien trésorier Dominique Dord, a souvent répété que « le déficit de trésorerie du parti atteindrait plus de 50 millions d’euros en juin 2013 ».
En attendant, l’entourage de Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà annoncé qu'un recours allait être déposé devant le Conseil constitutionnel. La Cour des Sages devrait rendre son jugement dans le mois.
Mathilde Leleu