Joli mois de mai, ses jours fériés, ses ponts... et son impact sur l'économie et la croissance. Selon une note de l'Insee intitulée « Les corrections de jours ouvrables dans les comptes trimestriels » datant de l'année dernière, ces jours fériés - au nombre de 11 cette année - auraient un impact « négatif sur la croissance annuelle du Produit intérieur brut (PIB) entre 2012 et 2013, à hauteur de - 0,10 point ». Soit deux milliards d'euros de pertes pour l'économie française.
Un chiffre à « relativiser » pour le ministre du Travail, qui, de toute façon, exclut de toucher aux jours fériés. « Ce n’est pas nouveau, on a l’impression que ceci a un coût alors qu’il s’agit de prendre des RTT qu’on prendrait de toute façon », a déclaré Michel Sapin sur Europe 1. « C’était la même difficulté que le mois de mai précédent et celui d’avant aussi. Et puis, compte tenu de cela, on supprime le 1er mai, on supprime le 8 mai, le 9 mai ? Vous allez voir ce que ça va donner. Soyons un peu plus raisonnables. Ça n’empêche pas de reprendre des forces pour travailler plus encore après », a ajouté le ministre.
Pas de quoi s'affoler non plus pour les économistes. Comme l’explique au Figaro, Éric Heyer, économiste à l’Office français des conjonctures économiques (OFCE), « les ponts pénalisent l'économie si les entreprises ont des calendriers de production très tendus, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ». Alors « cet impact de 0,1 point sur le PIB est une goutte d'eau à côté des effets de l'austérité ».
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Les corrections de jours ouvrables dans les comptes trimestriels : le cas des années 2011 à 2014 (Insee)
Interview de Michel Sapin : « Il ne faut pas dépenser plus mais dépenser mieux » (Europe 1)
La crise limite l’impact des jours fériés sur la croissance (par Isabelle de Foucaud, Le Figaro)