L’Etat français et le groupe chinois Dongfeng vont entrer au capital de PSA

mercredi 22 janvier 2014

Les détails restent à négocier. Mais officiellement, 3 milliards d’euros vont venir s’ajouter au capital du groupe français PSA Peugeot Citroën. L’Etat français ainsi que le groupe public chinois Dongfeng se sont engagés à investir afin de relancer PSA.

Le conseil de PSA qui s’est réuni dimanche soir, a voté pour la poursuite des négociations avec les futurs investisseurs et donc pour le renflouement des caisses par ces derniers, une décision qui va à l’encontre de ce que préconisait Thierry Peugeot, le président du conseil, favorable à une augmentation de capital effectuée uniquement sur les marchés, et donc sans interférence de nouveaux actionnaires.

Au lendemain du conseil d’administration, les principaux protagonistes de PSA se sont envolés pour la Chine pour poursuivre les discussions et détailler les modalités d’une telle entrée au capital. Une décision finale serait souhaitable avant le 19 février, date à laquelle les comptes 2013 de la société doivent être arrêtés.

Selon le magazine Le Point qui cite une source proche du dossier, les deux nouveaux actionnaires prendraient chacun des parts à hauteur de 14% du capital.

Le groupe familial Peugeot détient 25,4% du capital de la société et 38,1% des droits de vote exerçables. Il envisagerait un renflouement de 100 millions d’euros « pour éviter de voir sa part diluer trop fortement et se maintenir aussi à 14%, » toujours selon Le Point.

De son côté, le gouvernement, qui dit suivre le dossier de près, entend financer cette opération par des recettes tirées de la vente de parts qu’il détient dans d’autres entreprises.

Invité sur RTL, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a déclaré que PSA resterait français : « Notre soutien à cette alliance intelligente, qui est une alliance industrielle, se manifeste par notre disponibilité pour entrer dans le capital[...] Le risque, c’est que PSA disparaisse de la carte mondiale. »

Revenant sur cette alliance, il a expliqué qu’elle garantissait « l’ancrage français, et la croissance et le développement dans la zone asiatique » avec un partenaire chinois qui souhaite aussi se développer. PSA et Dongfeng, second constructeur chinois, produisent chacun 3 millions de véhicules par an dans le monde contre 8 millions pour Renault-Nissan.

Quant aux possibles tensions qui pourraient apparaître avec trois actionnaires à la tête d’une même société, Arnaud Montebourg estime que « les actionnaires ne dirigent pas les entreprises, » ils ne font que « surveiller, épauler et soutenir ». « Etre présent dans le capital de PSA, c’est un acte de patriotisme industriel. »

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

L'actionnariat Peugeot (site officiel)

PSA : Dongfeng ne coutera pas d'argent aux contribuables selon Montebourg (RTL)

 

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