Vendredi 11 octobre, le journal Le Parisien dévoilait en exclusivité l’existence d’une information judiciaire ouverte à la mi-juin, concernant des « mouvements de fonds suspects » entre diverses associations locales, et mettant en cause l’ancienne ministre de droite, Michèle Alliot-Marie. Alertés fin 2012 par Tracfin, un organisme relié à Bercy et chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent, les juges se penchent aujourd’hui sur « un certain nombre d’associations locales de la ville de Saint-Jean-de-Luz qui ont reçu des subventions de la municipalité », ainsi que sur des « mouvements de fonds entre ces associations et l’hôtel de Chantaco », dirigé par Bernard Marie, 95 ans, ancien député-maire de Biarritz et surtout père de la femme politique.
Le Parisien estime que l’ancienne présidente du RPR – et actuelle 1ère adjointe UMP de la municipalité - possèderait des parts dans l’établissement de son père et aurait fait transiter des fonds officiels, provenant notamment de l’Office de Tourisme, vers celui-ci. Les juges entendent donc démêler un méli-mélo financier étalé sur deux ans, et retrouver la provenance de chacun des « versements de ces sommes qui passent d’un compte à l’autre», et qui atteindraient la somme de 200 000 euros. L’enquête entend défricher les comptes de plusieurs organisations telles que la Fondation du Bénévolat, créée en 1994 par MAM, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, et l’association du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz.
Pourtant, celle qui fut il n’y a pas si longtemps encore en charge des ministères régaliens du pays (Intérieur, Défense, justice,..) avant de démissionner en février 2011, a tenté de minimiser les faits, arguant d’une possible manipulation politique à son encontre. Vendredi, lors d’une inauguration du pôle petite enfance de Saint-jean-de-luz, la politicienne de 67 ans déclarait : « Je n'ai connaissance d'absolument rien, je ne vois pas ce qu'il peut y avoir. Ca s'est produit à chaque fois, ça se reproduit, ça fera comme d'habitude. On parle de moi pour des tas de choses, il y a des élections, ça doit gêner certains », rapporte encore Le Parisien. Malgré ces allégations, Michèle Alliot-Marie n’est pas encore officiellement lancée dans la course aux municipales, ayant affirmé attendre le détail de la loi sur le cumul des mandats. Quant à Peyuco Duhart, maire UMP de Saint-Jean-de-Luz, il a tenu à manifester sa "surprise".
Mathilde Leleu