Nouvelles convocations dans l’affaire Karachi

jeudi 5 septembre 2013
AP

L’affaire Karachi n’en fini pas de faire couler de l’encre. Si les acteurs ont vieilli, le mystère du financement de la campagne d’Edouard Balladur pour l’élection présidentielle de 1995, masque toujours ses secrets avec une fraîcheur renouvelée. Cette fois, ce sont Pierre Mongin, patron de la RATP, et le plus qu’impliqué dans cette affaire, Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur qui sont mis sur la sellette de la justice. M. Bazire est, en effet, bien connu des juges de l’affaire puisqu’il a déjà été mis en examen pour recel et complicité d'abus de biens sociaux. Patients et inquisiteurs, les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire qui enquêtaient sur un éventuel détournement de commissions sur des contrats d’armement, ont étendu, en juillet, leurs investigations vers des faits de « détournements de fonds publics », une référence assez directe à un possible recours aux fonds spéciaux de Matignon pour le financement de la campagne. Les deux hommes sont convoqués par les juges le 12 septembre.

Et dans le rôle de l’accusateur qui met le feu aux poudres, l’ancien trésorier de la fameuse campagne, René Galy-Dejean. Il avait en effet affirmé fin 2012 que le liquide versé sur le compte de campagne ne provenait pas des meetings mais de fonds secrets. « Les sommes qui nous arrivaient étaient censées provenir des meetings. Bien entendu, je n'en croyais rien et restais persuadé (...) qu'il s'agissait de fonds secrets », avait-il expliqué en affirmant Pierre Mongin lui avait remis « trois millions (de francs) en petites coupures » au lendemain du premier tour de la présidentielle de 1995. Via la voix de son avocat, Maitre Olivier Baratelli, Pierre Mongin a déclaré : « Jamais Pierre Mongin n'a remis le moindre centime de fonds secrets à qui que ce soit ou à la demande de qui que ce soit. Cette thèse (d'un détournement des fonds secrets) est le fait d'un seul homme, René Galy-Dejean qui en est à sa troisième version ». Il confie aussi que son client avait porté plainte pour dénonciation calomnieuse et affirme qu’il n’est « soupçonner par personne » dans un éventuel recours des rétrocommissions sur les contrats d’armement.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

L’affaire Karachi (Dossier Le Monde)

Nicolas Bazire (Le Point)

Renaud van Ruymbeke (TF1.fr)

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