Cette annonce a été faite par le ministre des Transports Frédéric Cuvillier qui y voit « une condamnation à mort » de la Société nationale Corse Méditerranée qui a réalisé l’an passé un chiffre d'affaires d'environ 300 millions pour 14 millions d'euros de pertes.
Déjà acculée par un plan prévoyant la suppression de 500 postes décidé par l'Etat et Veolia en juin, la SNCM ne peut se permettre de restituer un demi million d’euros alors qu’elle est en plein processus de redressement: « Nous sommes face à une succession de décisions qui s'apparentent à un acharnement. Encore une fois, nous ferons tout pour ne pas perdre la SNCM, » a déclaré Frédéric Cuvillier dans un entretien à la Provence.
Mercredi, Bruxelles avait assigné en justice la France exigeant de la SNCM le recouvrement des aides qu’elle juge indûment perçues, soit 220 millions d'euros versés par la collectivité territoriale de Corse (CTC) et jugés incompatibles avec les règles européennes de la concurrence. Ces aides auraient été accordées lors de la période estivale et ne seraient donc pas en adéquation avec un besoin de service public. 220 autres millions d'euros proviennent d'aides d'État liées à la privatisation de la compagnie en 2006.
Le ministre des Transports ne veut pas abandonner la SNCM qu’il juge « saine » et ayant un « avenir » et se tourne vers ses actionnaires engagés dans une perspective d’essor avec le lancement d’une consultation auprès de plusieurs chantiers dont Saint Nazaire, pour commander quatre nouveaux navires d’ici la fin de l’année: « L'Etat accomplit sa part, ils doivent en conséquence remplir la leur, » juge-t-il.
Outre Transdev, un des leaders mondiaux du transport public, Veolia et la Caisse des dépôts qui en possèdent 66%, le capital de la SNCM est détenu par l'Etat à hauteur de 25% et à 9% par le personnel.
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
La SNCM consulte d'autres chantiers que Stx pour ses nouveaux navires (Le Marin)
SNCM : le gouvernement conteste vivement la décision de Bruxelles (Boursier.com)