Selon le journal Le Monde, un membre important du cabinet de François Hollande aurait déclaré que, pour l’instant, « il n’est pas question de commander le moindre sondage, il n’y a pas de budget pour cela ». Il s’interroge ensuite : « Sachant qu’il y a des centaines d’études sur la place publique, quelle serait la valeur ajoutée de sondages commandés par l’Elysée ? ». Un souci constant de rupture avec le sarkozysme, époque de grande consommation des sondages d’opinion et de contrats importants avec les instituts de sondage. D’ailleurs, un ancien conseiller de l’Elysée confiait au journal Le Monde que pendant le quinquennat précédent, « le budget consacré aux études était d’environ 2 millions d’euros par an, si l’on additionne les contrats que nous avions avec les instituts et ceux que nous avions avec MM. Buisson et Giacometti ». Une rupture d’autant plus souhaitée que les critiques de la Cour des Compte en 2009 sur la façon dont l’ancienne directrice du cabinet présidentiel, Emmanuelle Mignon, avait signé une convention avec la société Publifact dirigée par Patrick Buisson, avait empoisonné l’atmosphère élyséenne. Cependant, si un pilotage au sondage semble d’ores et déjà exclu, les enquêtes à paraitre dans les médias seront regardées avec beaucoup d’attention par Paul Bernard, fraichement nommé sous l’autorité d’Aquilino Morelle, le conseiller politique du président.
Véronique Pierron