Les temps sont à la frugalité et apportent chaque jour leurs lots de déconfitures. Cette fois, c’est au tour de France Télévisions d’en faire les frais. Alors que le PDG de la télé publique, Rémy Pflimlin s’en était allé plaider la clémence budgétaire auprès de François Hollande, ce dernier ne lui a martelé qu’un seul mot : Aus-té-ri-té. Et les coupes budgétaires sont de toute évidence, importantes. Dans un courrier adressé à l’ensemble de son personnel mardi matin, Rémy Pflimlin écrit : « Les indications disponibles, dans une conjoncture publicitaire très dégradée, conduisent à anticiper en toute hypothèse une diminution très importante des ressources de France Télévisions ».
Le premier poste visé par ces mesures draconiennes est sans détours, la masse salariale et même si l'hypothèse d'un plan social est écartée, le plan de départs volontaires, prévu pour 900 postes, qui devait s'achever en 2012 sera prolongé. Ensuite, la feuille de route met les producteurs d’œuvres patrimoniales sur les dents, c'est-à-dire les œuvres de fiction, les documentaires, l’animation, le spectacle vivant ; en bref tout ce qui fait que le service public est le service public.
Le service public amputé du mot service ?
Ce secteur venait juste d’obtenir un accord très lucratif qui contraignait France Télévision à dépenser chaque année 420 millions d’euros… à compter de 2012. Ce n’est désormais plus d’actualité car la télé publique doit se mettre à la page et dépenser proportionnellement à ses (petits) moyens. La captation d'opéras, de ballets et de pièces de théâtre fait partie de cette enveloppe de 420 millions d'euros en sachant qu’une captation coûte entre 90 000 et 150 000 euros.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les recettes publicitaires se sont effondrées avec un manque à gagner de 50 millions d’euros en fin d’année et une diminution sensible de la dotation de l’Etat, et là, des bruits de couloirs annoncent un minimum de 150 millions d’euros en moins. Reste le sort de France 3, éternelle épine plantée dans le pied de France Télévisions. Rémy Pflimlin ne veut surtout pas y toucher tout en espérant que son plan de fusion des rédactions entre France 2 et France 3 permettra quelques synergies grâce à une mutualisation des équipes. La question est en définitive de savoir si cette fusion permettra des économies ?
Véronique Pierron