Le projet a été adopté en janvier dernier par les ministres des Finances de l’Union européenne. Onze pays, dont la France, se sont engagés à appliquer cette taxe, qui consiste à prélever une dîme sur toutes les transactions financières dans cette zone. En réponse à cette taxe « Tobin » européenne, six associations interprofessionnelles françaises ont cosigné une lettre adressée à Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, pour mettre en garde sur les conséquences pour la place de Paris. Selon elles, la facture s’élèverait à 70 milliards d’euros, pour une recette totale à espérer pour les États volontaires de 31 milliards d’euros, dont 7 milliards pour la France.
« Nous estimons que le projet présenté par la Commission européenne, en dépit de motivations parfaitement légitimes, renferme en son sein des effets dévastateurs pour nos entreprises », avertissent les cosignataires de ce courrier (Medef, Fédération française des banques, Paris Europlace, Fédération française des sociétés d’assurances, Association française de la gestion, Association française des marchés financiers). Ils qualifient cette taxe de « destructrice de richesses », et estiment qu’elle « affaiblira gravement la compétitivité des entreprises ».
Dans leur lettre au ministre, les entreprises françaises soulignent également que les recettes fiscales prévues par les États signataires ne sont que des « illusions ». Selon elles, le choc de cette nouvelle charge fiscale sur les marchés parisiens de traduira par des délocalisations, voire des arrêts d’activité.
Violaine Badie
Pour en savoir plus :
Taxe Tobin européenne : une facture de 70 milliards pour Paris (par Isabelle Chaperon, Le Figaro)
La taxe européenne inquiète le monde obligataire (par Isabelle Couet, Les Echos)