Commerce pillés, voitures incendiées, mobilier urbain saccagé… Après avoir commencé pacifiquement, la manifestation en signe de soutien aux Palestiniens de Gaza du dimanche 20 juillet, à Sarcelles, banlieue parisienne connue pour son multiculturalisme, a dégénéré. En fin d’après-midi, les forces de l’ordre en sont venues à tirer des cartouches de lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de disperser les perturbateurs. La veille, c'est dans le quartier parisien de Barbès que la manifestation a mal tourné. Dix-sept policiers et gendarmes ont été blessés.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est rendu lundi 21 juillet à Sarcelles dénonçant des « violences antisémites ». « Quand on s’approche d’une synagogue, qu’on brûle une épicerie parce qu’elle est tenue par un juif, on commet un acte antisémite. Les choses doivent être qualifiées », a-t-il déploré devant la presse faisant allusion aux débordements de la veille.

Pour Manuel Valls, Premier ministre, les interdictions de manifester doivent être maintenues : « Ce qui s'est passé à Paris justifie d'autant plus le choix d'interdire ces manifestations ». De son côté, François Hollande, a indiqué qu’il ne faut « pas se laisser entraîner par des querelles qui sont trop loin d'ici pour être importées ».

Ces réactions indignent à gauche. Par exemple, le PCF (Parti communiste français) dénonce « une entrave gravissime et extrêmement préoccupante au droit de manifester, reconnu par la Convention européenne des Droits de l'Homme, et à la liberté politique en général ».

Bien que condamnant les violences de ce week-end, le ministre de l’Intérieur a également estimé qu’il était « légitime » de pouvoir exprimer une position sur les événements actuels. Plus de 570 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne le 8 juillet.

Les organisateurs de la manifestation de samedi à Paris ont appelé à un nouveau rassemblement le samedi 26 juillet. À l’initiative du « collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens », une autre manifestation est prévue le mercredi 23 juillet en soirée.

À noter que François Hollande a reçu à l’Élysée ce lundi les représentants des cultes religieux. Un message d’apaisement qui était attendu. Puisque depuis les heurts, plusieurs hommes politiques lui avaient demandé de davantage s’impliquer dans le sujet. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur a également participé à la réunion.

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

Violences à Sarcelles : Cazeneuve dénonce des "actes antisémites", "graves et intolérables" (Francetv info avec AFP)

Hollande et les représentants des cultes unis contre l'antisémitisme (par Vincent Derosier, RTL.fr)