Nicolas Sarkozy à nouveau sous les feux de la rampe… judiciaire. C’est cette fois, via une perquisition menée jeudi, au domicile parisien de l’homme d’affaires franco-libanais, Ziad Takieddine, que le nom de l’ancien président de la République revient sur le devant de la scène. D’ailleurs, M. Takieddine est loin d’être un inconnu de la justice puisqu’il a déjà été mis plusieurs fois en examen dans le volet financier de l’affaire Karachi. Une opération qui intervient un mois et demi après une action similaire au domicile de l’ex-ministre de l’Intérieur Claude Guéant.
À l’origine de cette perquisition, un document publié par Mediapart à huit jours du second tour de l'élection présidentielle de 2012, attribué à un ex-dignitaire libyen et secrétaire particulier de Kadhafi, Bachir Saleh, affirmant que Tripoli avait accepté de financer pour « 50 millions d'euros » la précédente campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Peu après la publication de ce document, Bachir Saleh, visé par une notice rouge d'Interpol, avait précipitamment quitté le territoire français. Dans la foulée de la publication de cette note, Nicolas Sarkozy toujours prompt à réagir, avait déposé contre Mediapart, une plainte pour « faux et usage de faux ».
Des soupçons de rencontres entre Claude Guéant et l’ex-secrétaire particulier de Kadhafi
Puis le parquet de Paris, interpellé par l’accumulation d’éléments, avait décidé d’élargir cette enquête pour vérifier les allégations de Ziad Takieddine qui avait affirmé détenir les preuves d’un financement par la Libye de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.
Déclarations qu’il avait faites le 19 décembre 2012, au juge Renaud Van Ruymbeke, qui les a transmises au parquet. Il avait affirmé au magistrat membre du pôle financier du tribunal de Paris, que plusieurs rencontres avaient eu lieu avant l’élection présidentielle de 2007, entre Bachir Saleh, et Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de m’intérieur Nicolas Sarkozy. Claude Guéant avait réagi en condamnant ces « affabulations ».
Cependant, une source proche de l’enquête révélait à l’AFP que Ziad Takieddine n’avait jamais pu jusqu’à ce jour, apporter des éléments concrets étayant ses accusations. Dans ces conditions, cette perquisition pourrait bien avoir pour objectif de retrouver chez l’homme d’affaire franco-libyen.
Véronique Pierron
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