Le départ de Nicolas Sarkozy n’aura pas signifié la fin des expulsions, loin s’en faut. Intitulé Chassés de toutes parts : les expulsions forcées de Roms en Île-de-France, le rapport accablant d’Amnesty International appelle le gouvernement français « à mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées ». En effet, pour les personnes ne justifiant pas d’un emploi et de ressources suffisantes, la législation française limite à 3 mois leur présence sur le territoire national. Outrepassant ces délais, ces personnes « peuvent faire l’objet d’un internement dans des centres de rétention administrative et d’un renvoi forcé ».
A l’entame de ce réquisitoire, l’ONG met le Président François Hollande face à ses propres mots, du 27 mars 2012 : « Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures. »
Selon l’ONG environ 15000 Roms migrants seraient installés en France. La plupart seraient originaires de Roumanie et de Bulgarie (tous deux membres de l’UE depuis 2007). Celle-ci rappelle pourtant que « les migrants roms venant d’Europe de l’Est
cherchent bien souvent à fuir les discriminations et les difficultés socio-économiques dont ils souffrent dans leur pays d’origine. » Des solutions doivent donc être trouvées au niveau français d’une part, mais surtout au niveau européen, en encourageant et en participant au développement économique de ces régions.
Mathilde Leleu