Après Marine le Pen, c’est Nadine Morano que le Conseil Constitutionnel vient de débouter. L’ancienne secrétaire d’Etat et porte-parole de l’UMP contestait auprès du conseil des sages l’élection du socialiste Dominique Potier le 17 juin dernier. Avec seulement 44,3% des voix contre 55,7% pour son adversaire, Nadine Morano perdait la 5ème circonscription de Meurthe-et-Moselle, sienne depuis 2002.
Pour justifier ce recours, l’ancienne députée aurait entre autres évoqué un piège téléphonique accompli par l’imitateur Gérald Dahan. Peu avant la fin du scrutin, l’humoriste se serait fait passer pour le numéro 2 du Front national, auquel Nadine Morano aurait confié : « Je trouve que Marine le Pen a beaucoup de talent ». Une explication poreuse semble t-il, et insuffisante pour justifier le désaveu de ses électeurs à l’été. Dans sa décision du 7 décembre, le Conseil Constitutionnel a en effet considéré qu’elle était alors « en mesure de répondre à la polémique. »
Déjà le 6 décembre, les Sages rendaient la même décision envers la patronne du Front national. Celle-ci défendait bec et ongles sa commune d’Hénin-Baumant, demandant d’invalider l’élection de Philippe Kemel – obtenue à l’arraché avec 118 voix d’avance - pour cause de fraudes du scrutin. La requête rejetée, l’élue FN tempêtait à l’AFP : « C'est une décision politique (...). Le militant UMP qui préside le Conseil Constitutionnel devrait démissionner pour redonner de la crédibilité » à l'institution, aurait-elle déclaré au sujet du président du Conseil, Jean-Louis Debré.
Mathilde Leleu