A nouveau, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, ne s’est pas fait que des amis en taxant le nucléaire de « filière d’avenir ». Bien sur, Emmanuel Vals toujours prompt à marquer sa différence à la droite du PS, avait surenchéri le 27 aout lors de la matinale d’Europe 1 en estimant que le nucléaire est « une filière d'avenir, incontestablement ». Arnaud Montebourg a même disposé du soutien très chic du président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone.
Rengaine qui n’a pas été aussi enthousiaste coté Verts. Le député de Gironde Noël Mamère a taxé ces propos de « nouvelle provocation » en dénonçant une « entorse très sérieuse » à l'accord entre le PS et EELV alors qu’Eva Joly estimait dans une interview au Parisien ce 28 aout que « la position d'Arnaud Montebourg consiste à regarder l'avenir dans un rétroviseur ». Rappelons que dans le cadre des élections législatives de juin dernier, le Parti socialiste et EELV ont signé un accord qui prévoyait, entre autres, la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité française. Pour sa part, François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l’Assemblée Nationale, a tenté de désamorcer la bombe en relativisant les responsabilités : « Ce n'est pas le gouvernement qui s'est exprimé hier, c'est un ministre qui a donné son point de vue personnel ».
Résultat : Jean Marc Ayrault a été obligé de sortir – une nouvelle fois – sa règle d’instit pour réprimander le fauteur de troubles. « J'ai parlé avec Arnaud Montebourg et la position du gouvernement, elle est très claire: ce sont les engagements que le président de la République a pris devant les Français, c'est le mix énergétique », a-t-il déclaré le 27 aout lors du journal de 20 h sur France 2. « Je lui ai rappelé la position du gouvernement, il en a parfaitement convenu », a-t-il ajouté.
Véronique Pierron