Vilipendé de toute part pour son intention avouée d’embrasser la nationalité belge, l’homme le plus riche de France a fait dimanche 9 un tantinet marche arrière en arrondissant les angles. Contre ses très nombreux détracteurs qui l’accusaient non ans raison d’espérer la double nationalité franco- belge pour échapper à l’impôt français, il a récusé «toute interprétation politique» pour cette démarche qu'il qualifie de «personnelle». Le PDG d’LVMH répondait ainsi à une demande faite via la voix de Bruno Le Roux, président des députés PS, de « clarifier » sa décision. Dans la foulée, Bernard Arnault déclarait à l’agence France Presse : «Je suis et je resterai fiscalement domicilié en France et, à ce titre, je remplirai, comme tous les Français, l'ensemble de mes obligations fiscales. Notre pays doit compter sur la contribution de chacun pour faire face à une crise économique profonde ». Encore suspecté de façon fielleuse après cette déclaration, l’homme le plus riche de France s’est encore fendu d’un communiqué dans lequel il expliquait vouloir la nationalité belge en raison d’investissements dans ce pays « qu’il souhaitait développer». A ce sujet, le Figaro livre d’ailleurs, ce lundi une petite indiscrétion en affirmant que l’obtention de cette double nationalité viserait à renforcer les liens capitalistiques de Bernard Arnault avec l'homme d'affaires belge Albert Frère.
N’empêche que cette démarche intervient à l'heure où le gouvernement prépare sa taxe sur les très hauts revenus. Taxe à laquelle Bernard Arnault s’était opposé, mercredi 5 septembre encore, dans le bureau du premier ministre Jean-Marc Ayrault. Au PS, la condamnation semble sans appel et le député Jean-Christophe Cambadélis a même été jusqu'à proposer la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'évasion fiscale.
Véronique Pierron