Décidemment, le maire de Paris fait des émules mais… pas dans le sens qui lui conviendrait. C’est devant un auditoire de 300 personnes survoltées et pas contentes du tout que le maire de Paris a animé une réunion publique sur la réforme des rythmes scolaires. A l’extérieur, même ambiance. Les parents, enseignants et animateurs qui n’avaient pas pu rentrer dans la salle de l’espace Reuilly (12^e arrondissement) faisaient du forcing, empêchés par un bataillon de CRS. Un peu seul contre tous, Bertrand Delanoë tentait de défendre son projet sur la mise en place de la semaine de 4 jours et demi dès cette rentrée 2013. Et c’est à peine si l’on a entendu sa voix pourtant autoritaire, lorsqu’il a lancé sous les hurlements, invectives et sifflements du public : « Cette réforme est souhaitable, car nous avons l’opportunité d’enrichir l’offre périscolaire à Paris».

Le maire de Paris a ensuite tenté d’expliquer qu’il voulait développer des animations liées à l’art, au sport ou aux activités d’éveil à la science en mettant en place des activités gratuites à partir de 15 heures. L’un des syndicalistes participants a hurlé du fond de la salle en surfant sur le vacarme : « Avec quels moyens ? ». Le maire de Paris lui a répondu en maitrisant son calme : « Cette réforme, je la ferai sans augmentation d’impôts ». Pourtant, il semble que le maire ait quelque peu infléchi ses positions définitives sur la rentrée 2013 car il a rappelé que la mairie disposait  encore d’un mois et demi pour élaborer son projet concernant les nouveaux rythmes et décider s’il sera mis en œuvre en 2013 ou en 2014. «Si cette réforme est un progrès, faisons-la tout de suite. Si elle ne l’est pas, ne la faisons jamais», a-t-il avancé en se voulant conciliant.  Nouvelles invectives de la salle. Et au bout de deux heures et demi de réunion, les deux camps se sont retranchés dans leurs certitudes et rien n’est aujourd’hui désamorcé.

Véronique Pierron