Ô rage. Ô désespoir ! C’est un sondage du JDD paru ce dimanche qui a fait bondir Marine Le Pen. Il avait l’outrecuidance de classer Christine Lagarde en première place au classement des femmes politiques que les Français souhaitent voir jouer un rôle plus important. Juste devant elle qui vient en seconde position. Jalouse Marine ? En tous les cas, la patronne du FN a fait alors ressortir un coté autocratique déjà soupçonnable, en détrônant la directrice générale du FMI et en se couronnant en « première position ». Et pour asseoir son putsch à la première place du classement, elle n’a pas hésité à retirer à Mme Lagarde sa nationalité. Interrogée sur BFMTV-RMC-Le-Point-BFM Business sur ce sondage du JDD, la patronne du FN soliloque pleine d’aplomb : « Mme Lagarde n'est pas une politique française, c'est une femme politique apatride. Quand on prend la tête de ces grandes institutions internationales, on oublie sa nationalité, on n'y fait plus référence, et surtout on ne doit plus réfléchir en fonction des intérêts de sa nation ». Et de condamner sans trembler : « Ca la disqualifie comme femme politique française ».
Et pour être bien certaine d’apprivoiser le miroir magique, elle enfonce un peu plus sa rivale en lui reconnaissant en premier, quelques mérites d’une « personnalité qui a marqué dans les cinq dernières années, elle a quand même eu des postes importants » au ministère de l’économie entre 2007 et 2011. Mais c’est juste avant le poignard : « je pense que les Français ne sont pas encore informés des difficultés judiciaires qui sont les siennes: elle est sur le point d'être mise en cause dans l'affaire Tapie ». Trois juges enquêtent en effet, sur la décision prise fin 2007 par Christine Lagarde de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux opposant depuis 1993 Bernard Tapie au Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas.
Véronique Pierron