En tous les cas, l’hyper active ministre de la culture n’a eu de cesse de se faire contredire par la gente masculine au pouvoir. Il faut dire que depuis son arrivée rue de Valois, la dame multiplie les annonces car son « objectif est de redonner un sens à l’action du ministère de la culture » comme elle l’a expliqué le 30 juin sur RTL. Va-t-elle trop vite ? Tout commence à la mi-mai, lorsqu’Aurélie Filippetti plaide sur Radio Classique l’exonération du mécénat d’entreprise de la réduction des niches fiscales en expliquant qu’il était « indispensable à la création ». A Bercy, certains la renvoient sans ménagement à la lecture du programme de François Hollande.
Loin de la décourager, elle persévère. Dix jours plus tard, elle suggère alors que la redevance télévisuelle s’applique aux écrans d’ordinateur pour les foyers qui n’ont pas de télévision. La ministre explique sa position à RTL, au nom du financement de l’audiovisuel public, avant la fin des arbitrages. La réponse de Bercy ne se fait pas attendre. Interrogé sur RTL, le ministre du budget, Jérôme Cahuzac, s’exclame « Absolument pas ! ». « Le gouvernement, en tous cas le ministre du budget, n’était pas informé. Cette suggestion n’est pas reprise par le gouvernement ». Presque cinglante la réponse de Bercy est cette fois, d’une clarté sans appel. De son coté Pierre Moscovici, ministre de l’économie affirme alors que la position de Cahuzac est « proche de la sienne » alors qu’en coulisse, et sous couvert d’un anonymat révélé par l’AFP, on ne se prive pas de raconter que la ministre s’est « pris une avoinée » après avoir fait cette suggestion de redevance.
Véronique Pierron