DSK : Le livre de Marcela Iacub ne sera pas interdit

jeudi 28 février 2013

La justice a décidé de ne pas interdire la publication de Belle et bête, le dernier ouvrage de Marcela Iacub, juriste, chercheuse, chroniqueuse pour le quotidien Libération et ancienne maîtresse de DSK, mais a malgré tout ordonné qu’un encart précisant l’atteinte à la vie privée soit ajouté à chaque exemplaire. Quitte à en retarder la sortie prévue mercredi. L’essayiste et les éditions Stock ont également été condamnés à verser solidairement 50.000 euros de dommages et intérêts à l’ancien patron du FMI. DSK avait assigné en référé Marcela Iacub et son éditeur pour « atteinte à l'intimité de la vie privée ». Le Nouvel Observateur, qui a publié les bonnes feuilles du roman, est condamné à ajouter un communiqué judiciaire sur la moitié de la couverture du numéro à paraître la semaine prochaine. L’hebdomadaire devra également verser 25.000 euros à DSK.

DSK : « Maintenant je dis ça suffit ! »

L’ancien ministre a pris la parole à la sortie de l’audience qui s’est tenue le 26 février et a exprimé son « complet dégoût pour le caractère méprisable de ce texte mensonger » avant  d’ajouter : « Je suis horrifié par le procédé malhonnête qui a été mis en œuvre pour écrire ce livre, et cela uniquement à des fins mercantiles de la part de ceux, éditeurs, journaux, hebdomadaires, qui trompent leurs lecteurs en essayant de leur vendre quelque chose uniquement pour faire du profit. »

 DSK a enfin fustigé le mystère qui a entouré la parution de l’ouvrage. « On a caché la sortie de ce livre, on a caché la couverture (on y voit un cochon), on a fait une fausse couverture. Tout cela pour faire de l’argent, sans aucun souci de la dévastation que cela pouvait faire de ma vie personnelle, de ma vie familiale ou de celle de mes enfants.»  Il a conclu sur ces mots : « J’en ai assez qu’on se serve de moi et je demande une seule chose, c’est qu’on me laisse en paix. »

L’auteur du livre controversé, quant à elle, n’avait pas fait le déplacement à l’audience.

Un mail qui fait désordre 

Le livre Belle et bête relate de manière crue la liaison de l’auteur avec DSK, entre janvier et août 2012. Si l’ex-directeur général du FMI n’y est jamais expressément nommé, Marcela Iacub n’a jamais nié qu’il s’agissait bien de lui. Autre ombre jetée au tableau : dans un courriel adressé à Dominique Strauss-Kahn le 26 novembre 2012, et dont le contenu a été dévoilé à l’audience par les avocats de DSK, l’auteur lui demanderait « pardon » pour le livre, confiant qu’elle se serait « laissée entraîner » dans ce projet d’écriture.  Marcela Iacub dit ne pas s’en souvenir mais cette révélation pourrait porter un sérieux coup à la thèse qu’elle défend : faire le récit de leur histoire d’amour.


Susie Bourquin

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