François Pérol soupçonné de prise illégale d’intérêt

samedi 8 février 2014

La loi interdit à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu'il a conseillée sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public au privé. Or, François Pérol actuel président du groupe BPCE est pour ces raisons, sous la lorgnette de la justice.  Il a été en effet mis en examen jeudi pour prise illégale d’intérêt sur les conditions de sa nomination à la tête du groupe bancaire. Il a en effet passé deux années à l’Elysée comme secrétaire général adjoint sou la présidence Sarkozy. Ce sont les plaintes de l’association Anticor et des syndicats CGT et Sud qui ont déclenchées l’affaire car selon eux, François Pérol  avait pris part à l’Elysée, aux négociations sur la création du groupe bancaire BPCE né de la fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires.

Une affaire qui n’est pas nouvelle

Dans un premier temps, le parquet de Paris avait classé les plaintes sans suite en estimant que le rôle du président de BPCE avait été d’informer le Président de la République et argumentant que le secrétaire général de l’Elysée « n’était pas une autorité publique compétente pour intervenir dans le dossier ». Les syndicats mécontents s’étaient alors portés parties civiles et après avoir été jusqu’en Cour de cassation, l’affaire avait été de nouveau confiée au juge du pôle financier Roger Le Loire.

Or, la prise illégale d’intérêt est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 500 000€ d’amende. Plusieurs auditions et des perquisitions ont déjà eu lieu dans ce dossier et l’une d’elles avait été faite au domicile de François Pérol début 2013 et l’ex secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant avait été entendu comme témoin en janvier dernier.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

François Pérol (BPCE)

Anticor (site officiel)

CGT (site officiel)

Sud (site officiel)

La création du groupe bancaire BPCE (Le Point)

 

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