M. Le Pen jalouserait-il les succès de sa fille ? Alors que lui se décrit comme « un homme du peuple ». « Je viens d’une famille de paysans et de pêcheurs (...) J’ai été officier dans un régiment de parachutistes, j’ai eu une vie virile, c’est le moins que l’on puisse dire », affirme-t-il mais c’est pour aussitôt ajouter : « Ma fille, quoi qu’elle puisse en dire, est une petite bourgeoise ». Et voilà c’est dit. Poursuivant sa diatribe agrémentée d’un petit zeste d’amertume, il dénonce l’élite parisienne qui le considère comme un être « grossier » et « inquiétant » mais accepte sa fille « en raison de sa bonne éducation ». « Mon image de diable s’est méthodiquement et avec ténacité imposée dans le monde politique français. Ma réputation d’antisémite a été créée artificiellement », déclare Le Pen au Times.
« Mais ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui est le diable à leurs yeux, c’est le défenseur de la Nation », déclame-t-il mais juste pour affirmer la seconde d’après que le succès de sa fille dans la « dédiabolisation » du parti tient au fait que c’est… « une femme ». Et vient l’estocade finale : « La stratégie de Marine est de fournir à nos adversaires le moins d’angles d’attaque possibles. Par exemple, tous ces courageux et dynamiques militants qui se sont fait remarquer parce qu’ils avaient le crâne rasé ont été écartés » s’enflamme Jean-Marie Le Pen. Ne les nomme-t-on pas aussi Skinhead ?
Véronique Pierron