Fin de semaine dernière, les autorités fédérales suisses, en réponse à la requête de leurs homologues françaises, ont affirmé que Jérôme Cahuzac n’avait pas été détenteur d’un compte bancaire à l’UBS depuis 2006, rapporte le JDD. Mieux, il n’aurait jamais été détenteur d’un compte au titre d’ « ayant droit économique », excluant la possibilité que le ministre délégué chargé du budget ait pu passer via une société pour faire un quelconque placement.
Cette note a été directement envoyée au ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici. C’est en effet le ministre qui gère directement l’affaire, depuis que le ministre du Budget a demandé à la Direction générale des finances publiques (DGFIP), que "toute information" le concernant soit transmise exclusivement à M. Moscovici. La lettre a ensuite été transmise au procureur de Paris, en charge de l’enquête préliminaire. C’est désormais lui qui devra établir s’il y a eu ou non, « blanchiment de fraude fiscale » et si l’enregistrement présenté par Médiapart comme preuve de la culpabilité de M. Cahuzac, est bien authentique.
D’ici là, ces précisions viennent faire voler en éclat les accusations de Médiapart. Pourtant, le site d’information s’obstine par la voix de son rédacteur en chef, François Bonnet. « Nous maintenons qu'il y a bel et bien eu un compte suisse ouvert à UBS et que M. Cahuzac, lors d'un déplacement à Genève, début 2010, a organisé le transfert d'un certain nombre d'avoirs vers Singapour" a t-il confié. Dans le même temps, Bercy se veut formel sur la véracité des informations transmises depuis Genève. « Imaginer une seconde que les autorités suisses aient pu faire une réponse de complaisance est tout simplement absurde." a ainsi indiqué une source proche de Bercy.
Mathilde Leleu