La banque suisse UBS a accepté de lever le voile sur le secret bancaire en produisant un document qui semble-t-il, exonère Jerôme Cahuzac des accusations de blanchiment de fraude fiscale portées contre lui par l’ex-agent du fisc Rémy Garnier. Selon le site du Nouvel Observateur qui a révélé l’existence de ce document, M. Cahuzac n’aurait fermé aucun compte en Suisse en février 2010 et d’autres recherches remontant jusqu’en 2006 se seraient avérées également négatives.
Rémy Garnier s’est dit « surpris par ce document mais s’est empressé d’ajouter : « Dire qu'aucun compte n'a été fermé, ça laisse au contraire supposer qu'un compte a pu être ouvert à un moment donné mais qu'il n’a jamais été fermé ». Allant plus loin, l’ex-agent du fisc a même supputé qu'un compte pouvait très bien être ouvert en Suisse en utilisant un prête-nom. Il affine alors sa pensée et déclare : « Dans le jargon bancaire suisse, on appelle ça des ayants-droit économiques » qui « ont juste l'obligation de faire une déclaration signée en révélant leur identité que la banque garde secrète ».
Garnier détiendrait un document compromettant pour Cahuzac
Et de fait, M. Garnier sortait juste de cinq heures d’audition au commissariat de police d’Agen où il était entendu dans l’enquête préliminaire visant le ministre pour blanchiment de fraude fiscale. Un peu irritable, il déclare alors : « Si UBS accepte de lever pour partie le voile du secret bancaire, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et dire clairement : il n'y a jamais eu de compte ni ouverture ni fermeture ? ».
D’ailleurs, Remy Garnier a admis que son audition par les enquêteurs avait été « assez poussée » avant de claironner : « Ca prouve que nous avons à faire à des gens déterminés à faire toute la lumière sur le dossier, quoi qu'il arrive ». Il a aussi admis avoir fourni aux enquêteurs « des documents pas forcément sur l'existence d'un compte en Suisse mais sur des aspects plus fiscaux » et a confié dans un dernier élan, être en possession d’une copie d'un courriel adressé à M. Cahuzac le 19 décembre par son expert comptable parisien, évoquant « des anomalies relatives à sa déclaration d'impôt sur la fortune ».
Véronique Pierron