Dans le cadre des négociations autour de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) prévue en 2014, la Commission européenne préconise de rendre la pêche plus sélective, en ne capturant que des gros poissons appartenant à des espèces commerciales. En jouant sur les matériaux, les lieux et les saisons de pêche, il est d’ores et déjà possible de mieux cibler ses proies, et de se concentrer sur les espèces valorisées sur le marché.
Un rapport de "Pour la science" vient cependant contester les bienfaits d’une telle pratique. Selon son auteur, une pêche trop sélective déstabiliserait l'écosystème tout entier. En effet, « plusieurs modélisations récentes suggèrent que des prélèvements plus équilibrés, reflétant les proportions naturellement présentes dans l'écosystème, auraient moins d'effets » peut-on y lire. Une « pêche équilibrée » - respectueuse de la distribution naturelle et brassant le plus large possible - qui nécessiterait de « valoriser les espèces de petite taille, mal connues ou peu appétissantes. » Un pari, que ni l’Europe ni la France ne semblent prêts à relever pour le moment. Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche, a d’ailleurs insisté sur la volonté du Gouvernement de "mieux protéger l'environnement marin en poursuivant la dynamique de classement des espèces."
Mathilde Leleu