Dans l’entourage de Benoit Hamon et d’Henri Emmanuelli, on fulmine. En cause ? La décision de Martine Aubry de rédiger une contribution commune avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour le congrès du PS, prévu du 26 au 28 octobre à Toulouse. Décision qui a quelque peu court-circuité les velléités d’expression lors de cette manifestation, du courant « Un monde d’avance », codirigé par Hamon et Emmanuelli. Car l’espace que leur laisse la contribution Aubry/Ayrault manque un peu de l’oxygène nécessaire à cette branche animée du PS, le texte en cause ayant pour fâcheuse conséquence de barricader le terrain des débats lors du congrès.
Le mot d’ordre est en effet, de « tracer les perspectives d’avenir pour le Parti socialiste et la gauche au pouvoir », et la contribution assure que le PS doit « soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre des 60 engagements du programme présidentiel ». Pis encore, lors de la présentation du texte le 10 juillet au bureau national, les deux co-auteurs ont instamment demandé à « l’ensemble des dirigeants du PS, comme les membres du gouvernement, de soutenir de façon exclusive » leur texte.
Si la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann a été la première à réagir sur le « verrouillage du congrès », d’autres voix se sont élevées comme celle de Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger. Pour lui « « Le caractère exclusif est pour le moins étonnant. Le dialogue dans le parti doit exister » alors que le conseiller général de l’Essonne Jérôme Guedj, s’énerve sur son twitt : « Ils sont en train de fermer le rideau sur l’étape des contributions, rare moment de liberté intellectuelle où on se renifle », écrit-il avec élégance.
Véronique Pierron