« Supprimons les messages véhiculant la haine. » Le gouvernement tape du poing sur la table et compte bien agir pour mettre un terme aux dérapages qui ont lieu depuis plusieurs semaines sur le réseau social Twitter. « #SiMonFilsEstGay », « #unjuifmort », « #unbonjuif », « #SiMaFilleRamèneUnNoir », « #VousEtesDesPutes »… Sous ces hashtags ou mots-clés, le site de microblogging résonne de propos racistes, sexistes, homophobes et antisémites. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, Najat Vallaud-Belkacem estime que « Twitter doit respecter les valeurs de la République ». La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement souhaite ainsi engager une concertation avec Twitter et plusieurs associations.
Rendez-vous est donc pris le 7 janvier 2013. « Je souhaite que nous puissions travailler ensemble, en lien avec les acteurs associatifs les plus concernés, à la mise en place de procédures d'alerte et de sécurité qui permettront que les événements malheureux que nous avons connus ces dernières semaines ne se reproduisent plus », écrit Najat Vallaud-Belkacem. Qui estime qu’avant même cette concertation, « il doit déjà être possible d’agir pour supprimer les tweets manifestement illicites et, à tout le moins, en rendre l'accès impossible ».
La ministre en appelle alors « au sens des responsabilités de l'entreprise Twitter inc., pour qu'elle contribue à prévenir et à éviter de tels débordements ». Et de préciser que ces messages de haine, « moralement condamnables », sont « juridiquement illégaux en vertu de notre législation ». Reste à savoir si le réseau social acceptera de se soumettre au droit français, du fait qu’il soit américain. Twitter doit rester « un instrument de progrès, au service de l'échange des idées, de la concorde », conclut Najat Vallaud-Belkacem.
Caroline Moisson