Assurant qu'il n'avait « rien à (se) reprocher », Serge Dassault a demandé lundi la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire d'achats présumés de voix à Corbeil-Essonnes, la ville dont il a été maire jusqu'en 2008. Cette décision devance de deux jours la décision du bureau du Sénat qui, quelques semaines après l'avoir refuser, devrait cette fois se prononcer en faveur d'une levée de l'immunité parlementaire du sénateur UMP.
Garde à vue possible
« Même si cette levée d'immunité provoque mon placement en garde à vue, je suis prêt à affronter cette épreuve », a écrit Serge Dassault dans un communiqué transmis à l'AFP. « Je pourrai de ce fait avoir accès à la procédure » et « pouvoir me défendre contre ces accusations », a-t-il ajouté. « Je pourrai démontrer ma totale innocence de ces soi-disant achats de votes, accusations inventées de toutes pièces par certains de mes adversaires politiques », a encore écrit le sénateur de l'Essonne âgé de 88 ans.
Cette annonce survient quelques semaines après le refus du bureau du Sénat, le 8 janvier, de lever l'immunité parlementaire de Serge Dassault. Cette décision avait fait l'objet de nombreuses critiques, notamment de la part du président socialiste de la chambre haute, Jean-Pierre Bel. « C'est la pire journée que j'aie vécue au Sénat depuis mon élection à sa présidence », avait-il déclaré à l'époque.
Jean-Marc Ayrault s'était lui même dit « choqué » par ce vote. « La justice peut, si elle le souhaite, très vite, c'est-à-dire demain, faire une nouvelle demande (de levée d'immunité, ndlr) et là, je crois que le contexte aura changé car on ne peut continuer avec ce genre de pratiques qui portent atteinte à la démocratie », avait précisé le Premier ministre.
Sylvain Chazot
Pour en savoir plus:
Serge Dassault : un sénateur dans le viseur de la justice (RTL)