Après celle de Dominique Strauss-Kahn, c’est l’invitation de Marine Le Pen qui fait réagir la Grande-Bretagne. La présidente du Front national a été conviée à s’exprimer devant les étudiants de la prestigieuse université de Cambridge, mardi 19 février. Une geste qui crée déjà des remous outre-Manche.
Le Guardian, journal de référence en Grande-Bretagne, s’interroge : « Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle été invitée à Cambridge ? » Selon le quotidien, « à Cambridge, l’envie irrésistible de publicité semble s’être intensifiée jusqu’à atteindre une dépendance alarmante ». Le journaliste anglais Conrad Landin s’émeut de cette addition de dernière minute de Marine Le Pen au programme. Dans les colonnes du Guardian, il écrit : « Marine Le Pen pourrait faire un peu de pratique rhétorique, en comparant les prière islamiques à la présence nazie en France pendant la Seconde guerre mondiale. » Pour lui, « scander la liberté d’expression » ne suffit pas à justifier cette invitation.
L’argument est en effet celui mis en avant par l’université. Un porte-parole de l’association d’étudiants à l’origine de la venue de Marine Le Pen, cité dans le Huffington Post précise que : « Cambridge a une histoire de 200 ans pendant lesquels a été promu l’art du débat et de la liberté d’expression, et cet événement est fondamentalement en accord avec cette tradition. »
Dernièrement, l’invitation de Dominique Strauss-Kahn à intervenir devant les étudiants de Cambridge avait aussi déclenché des protestations, en pleine affaire du Sofitel de New York.
Violaine Badie