« Notre administration a fait tout ce qu’elle pouvait ! » Le ministre de l’Économie et des Finances s’est voulu clair et déterminé lors de son audition ce mercredi après-midi (17 avril) devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Pierre Moscovici était interrogé sur l’affaire Cahuzac, répondant ainsi à des accusations de l’opposition qui lui reproche de ne pas avoir été assez curieux sur le compte en Suisse de l’ancien ministre du Budget.
M. Moscovici a martelé avoir été « irréprochable » et annoncé qu’il attaquerait quiconque salirait « son honneur ». « Je suis un ministre qui n’a rien à se reprocher », a-t-il déclaré à la commission, avant de détailler la chronologie des faits, depuis les révélations par Mediapart en décembre dernier et jusqu’aux aveux de Jérôme Cahuzac début avril.
Pierre Moscovici a rappelé à la commission à quel point il est compliqué d’obtenir des informations des autorités suisses, dénonçant le « mauvais procès » qui lui a été fait, « de ne pas avoir contribué activement à la recherche de la vérité ». « La Suisse n’est pas une juridiction comme les autres. Obtenir des informations dans ce pays, c’est effroyablement difficile », a-t-il rajouté.
Le ministre a précisé que la « durée moyenne de réponse de autorités suisses (…) est de plus d’un an ». Le délai de réponse d’ « une semaine » dont a bénéficié son ministère prouve donc, selon lui, l’ « efficacité des démarches entreprises ».
Le ministre de l’Économie a profité de cette audition pour répondre à certaines déclarations faites ces derniers jours, notamment sur la possibilité d’interroger la Suisse sur « toutes ses banques ». « Il est possible de formuler une demande sur plusieurs banques éventuelles, mais pas sur toutes, car cela équivaudrait à une pêche aux renseignements, une pratique interdite par la convention », a-t-il affirmé, citant les autorités suisses.
Concernant la question posée pendant plusieurs mois « sur la place publique », sur un éventuel compte en Suisse détenu par Jérôme Cahuzac, le ministre de l’Économie a réaffirmé ne pas avoir menti aux Français. L’information qu’il détenait était que « l’ancien ministre chargé du Budget n’avait pas eu en 2010 un compte à l’UBS transféré ensuite à Singapour ». Les révélations qui ont suivi sont donc dues au travail de la justice, selon Pierre Moscovici, « jusqu’à l’issue exceptionnellement rapide et totalement claire que tout le monde connaît ».
Violaine Badie
Pour en savoir plus :
Pierre Moscovici devant la commission des Finances à l’Assemblée nationale (Vidéo LCP)
L’affaire Cahuzac par Mediapart
L'aveu de Cahuzac, « dévasté par le remords » (par Caroline Moisson, AllGov France)