Et l’affaire Tapie continue… Cette fois, c’est le juge arbitre Pierre Estoup qui est de nouveau mis en examen pour faux et usage de faux dans l’affaire de l’arbitrage dont a bénéficié l’homme d’affaire pour solder son contentieux dans l’affaire Adidas. Encore une aggravation pour Pierre Estoup puisqu’il avait déjà été mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans… l’affaire Tapie. Les soupçons qui pèsent sur cet ancien magistrat âgé aujourd’hui de 87 ans sont lourds. Les juges le suspectent en effet, d’avoir pris part à « un simulacre d’arbitrage » et d’avoir influencé « systématiquement » la sentence en faveur de Bernard Tapie. Dans la foulée, ce dernier est de nouveau convoqué jeudi par les juges pour répondre de ce dossier.
L’un des avocats de l’ex magistrat, Me Renaud Bertin est tout de suite monté au créneau en déclarant : « Nous entendons naturellement contester cette mise en examen, juridiquement infondée » car selon lui « le faux n'est pas constitué, car à l'époque il n'y avait pas d'obligation de révélation » de liens.
Des amitiés particulières…
Pierre Estoup n’a décidemment pas de chance avec les liens amicaux qu’il a noué par le passé. Une dédicace faite en juin 1998 par l’homme d’affaire dans un livre offert à l’ex magistrat ont aussi nourrit les soupçons des magistrats : « Votre soutien a changé le cours de mon destin » écrivait l’homme d’affaire. Lundi, Bernard Tapie a offert sa vérité sur cette dédicace dans un entretien accordé aux Echos, en affirmant qu’il voulait simplement remercier Pierre Estoup car il avait parlé de lui de façon positive à son ancien avocat, Francis Chouraqui.
Cette excuse légère n’est pas la seule attache entre les deux hommes puisque l’ex magistrat a omis de signaler avant son arbitrage les relations anciennes qui le liaient à Maurice Lantourne, l’avocat de Bernard Tapie, avec lequel il avait déjà travaillé sur d’autres arbitrages. Or, aujourd’hui cette mise en examen est liée à la déclaration d'indépendance préalable à l'arbitrage de Pierre Estoup qui certifiait être « indépendant à l’égard des parties ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
L’affaire Tapie (Le Parisien)
Pierre Estoup (Huffington Post)