Nadine Morano avait prévenu et elle l’a fait. L’ancienne ministre UMP a porté plainte jeudi contre Gérald Dahan et Sud Radio. Elle a en outre déposé devant le Conseil constitutionnel un recours en annulation du scrutin législatif dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle qui l’a donnée perdante (avec 44,3% des suffrages).
En cause, un canular téléphonique, diffusé sur Sud Radio deux jours avant la tenue du second tour des élections législatives, dans le cadre duquel elle louait notamment les qualités de Marine Le Pen, pensant s’adresser en privé au vice-président du FN, Louis Aliot, et non à l’imitateur Gérald Dahan. Selon elle, l’humoriste est coupable « d’usurpation d’identité », « d’enregistrement à (son) insu », de « diffusion sans (son) autorisation » et de « conversation coupée et tronquée ».
Si la candidate malheureuse demande l’annulation de cette élection, c’est parce qu’elle se considère victime de diverses « manœuvres politiques» de nature à « entacher la sincérité du scrutin » : ce canular, « manipulation » qui « n’était pas destinée à faire rire », mais aussi « les mails envoyés par un conseiller général socialiste la veille et le jour du scrutin ». Elle dit avoir vécu non pas une élection « mais une exécution ».
À l’appui de son allégation de « manœuvre politique » et de « diversion » face au « feu déclenché par l’affaire Trierweiler », Nadine Morano pointe le déjeuner entre Gérald Dahan et le fils du président, Thomas Hollande, révélé par Le Point. Ce dernier dit avoir sympathisé avec lui lorsqu’il s’est engagé dans la campagne et nie toute instrumentalisation. Quant à l’humoriste, il s’est défendu en précisant qu’ils avaient « partagé l’addition ». Il argue également du canular piégeant Ségolène Royal qui l’avait alors « accusé d’avoir été envoyé par Sarkozy ».
Anne-Laure Chanteloup