Dimanche 8 juillet, l’émission « Sept à Huit » sur TF1 a diffusé des conversations enregistrées par les policiers lors des négociations avec Mohamed Merah, qui en mars dernier, avait tué sept personnes à Toulouse et Montauban dont trois enfants. Le ministre de l’intérieur a immédiatement réagi à cette diffusion dans un communiqué de presse en se disant choqué et en s’étonnant de la présence de ces enregistrements couverts par le secret de l’instruction puisque l’enquête sur les meurtres se poursuit. On entend notamment les discutions que le jeune homme a eu lors du siège de son logement le 21 mars, avec l’un des policiers. « Je sais que vous risquez de m’abattre, c’est un risque que je prends. Donc voilà, sachez qu’en face de vous, vous avez un homme qui n’a pas peur de la mort. Moi la mort, je l’aime comme vous vous aimez la vie », dit notamment Mohamed Merah au négociateur.
Le communiqué du ministre de l’intérieur « regrette cette diffusion au moment même où la justice est saisie. Aucune précaution n’a été prise pour respecter les familles des victimes ». Le ministre précise qu’un enregistrement des conversations a bien été réalisé par les services de police, mais qu’il n’a « jamais été rendu public », peut-on lire encore. « Il convient donc de s’interroger sur les moyens par lesquels le diffuseur a pu se procurer le dit enregistrement », a tenu à préciser le ministre. Face aux attaques, Catherine Nayl, la directrice des programmes de TF1 a retiré la vidéo du site de la chaine, tout en défendant ses journalistes : « Je pense que ce document prouve que, jusqu'au bout du raid, les négociateurs ont essayé d’arrêter Mohamed Merah, et de l’arrêter vivant ».
Véronique Pierron