La députée PS des Bouches-du-Rhône, Sylvie Andrieux, mise en examen depuis juillet 2010, est soupçonnée d’avoir versé plus de 700.000 euros de subventions à des responsables d’associations présumées fictives qui devaient, en retour, assurer sa promotion dans les quartiers sensibles. Son renvoi devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics est source d’embarras pour le PS, qui, après un temps de silence, a décidé jeudi, par la voix de Martine Aubry, le retrait de son investiture. Plus tard dans la journée, la première secrétaire a ajouté : « Nous ne préjugeons pas de ce que va dire la justice. Si (...) elle était condamnée, elle serait exclue du Parti socialiste. Si elle ne l'est pas, elle aura toute sa place parmi nous ».
Cependant, en raison de cette réaction tardive, aucun autre candidat socialiste ne sera présenté et les documents officiels du premier tour, déjà imprimés, juxtaposeront le nom de la députée et le logo PS. Sylvie Andrieux, qui qualifie son renvoi en correctionnel de « non-événement », a en effet décidé de maintenir sa candidature, arguant dans un communiqué que : « Pour que la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône ne tombe pas entre les mains de l'extrême droite, nous avons le devoir de maintenir notre candidature qui est la seule à pouvoir atteindre cet objectif ».
Si le candidat Front national, Stéphane Ravier, se réjouit de la situation, y voyant une opportunité de victoire, et la candidate UMP, Nora Preziosi, clame : « Le changement c’est maintenant », la candidate du Front de Gauche, Marie Batoux, a quant à elle, demandé au PS d’appeler à « un rassemblement de toute la gauche » derrière sa candidature. Réponse après la réunion du secrétariat national socialiste, prévue en début de semaine prochaine.
Anne-Laure Chanteloup