Le sanguin locataire du perchoir de l’Assemblée Nationale n’a décidemment pas la langue dans sa poche. Dans des propos rapportés mercredi par le Monde, l'entourage de Michel Sapin critiquait les retards dans la mise en œuvre des emplois d'avenir en Seine-Saint-Denis et estimait que de façon générale, « Les collectivités ne font pas assez d'efforts ». Or, Claude Bartolone député et ancien président du Conseil général de ce même département de Seine Saint Denis, n’a pas du tout apprécié ces jugements à résonnance médiatique et dans une déclaration jeudi à La Provence, au cours d'une visite dans le Vaucluse, il a répliqué vertement : « Il faut changer de ton, parce que ce genre d'attitude peut conduire au divorce » avant d’ajouter sans décolérer : « Je ne voudrais pas que le ministre du Travail fasse passer l'insuffisance de ses services sur le dos des collectivités locales ».
« Courroux » que le président de l'Assemblée nationale a continué à exprimer à l’encontre de la Commission européenne suite à sa demande à la France d'accélérer la réforme des retraites. Il a fustigé alors « les bureaucrates européens » en jugeant que la prise de position de la Commission constituait une « négation du suffrage universel direct ». « C'est inacceptable. S'ils voulaient renforcer les populismes et le rejet de l'Europe, ils ont bien gagné leur indemnité », a-t-il tancé.
Claude Bartolone n’a pas pour habitude de taire ni de maquiller ses pensées et opinions et s’il avait déjà voté « non » au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, il avait aussi fin avril, estimé nécessaire « une confrontation » avec l'Allemagne. Une position qui lui avait valu une joute acerbe et à distance avec Michel Sapin – déjà - et avec le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Plus tôt, en Automne, il avait aussi critiqué l'objectif de limiter le déficit budgétaire à 3 % dès cette année, qu'ont ensuite repoussé à plus tard le gouvernement et la Commission européenne.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Déclarations de Claude Bartolone (La Provence)
Claude Bartolone juge nécessaire une confrontation avec l’Allemagne (Libération)