Tolérance zéro martèle t-elle. « La loi s'appliquera partout et il n'y aura pas d'exception. Il relèvera des élus locaux que les choses se passent bien ». Malgré la mise en garde de la nouvelle ministre de l’Education nationale, vingt-trois communes, sur les 24 000 concernées, ont « refusé d'ouvrir leurs écoles » mercredi 3 septembre comme l’oblige désormais la réforme des rythmes scolaires. « Dans les communes où les maires scellent l'entrée de l'école, nous ferons en sorte que tribunal administratif puisse leur enjoindre d'ouvrir l'école », a indiqué Najat Vallaud-Belkacem.
Prévue par un décret daté du 24 janvier 2013, la réforme des temps scolaires à l’école primaire vise à « mieux répartir le temps d’enseignement sur la semaine en assurant une plus grande régularité et une meilleure répartition des temps d’enseignement, de manière à faciliter les apprentissages de tous les élèves, en particulier des plus fragiles », indique le site du ministère de l’Education nationale. Cette réforme rétablit, pour les écoles publiques, la cinquième matinée de classe supprimée par la droite en 2008 et introduit des activités périscolaires facultatives, à la charge des communes. Et c’est sur ce point que le bât blesse.
En signe de protestation, certains directeurs d’établissement et maires récalcitrants n’ont pas hésité à cadenasser les grilles, à l’instar de Nicolas Dupont-Aignan, député-maire de Yerres (Essonne) et président de Debout la République. D’autres, comme l’indique Le Parisien, ont tout simplement enlevé les poignées des portes de l’école à l’instar d’Evelyne Flacher, maire SE de Saint-Médard-en-Forez (Loire) : « Chaque mardi soir, nous retirerons toutes les poignées des portes de l'école primaire, et nous ne les remettrons que le jeudi matin. Le mercredi, ce sera fermé […] Si mercredi prochain, les institutrices se présentent tout de même à l'école, j'en conclurai qu'elles ne respectent pas ma décision, et j'assignerai l'Etat devant le tribunal administratif. A la justice de trancher ».
Najat Vallaud-Belkacem, a elle annoncé que l'Etat avait l'intention de saisir la justice : « Nous allons en référer au tribunal administratif, qui fera une injonction au maire, sinon les préfets pourront se substituer aux maires. » Mais alors que risquent les « rebelles » ? Une saisie administrative par le préfet, qui peut entraîner la suspension du maire pour une durée variable et la ministre ne cesse de les prévenir : « L'école est obligatoire. Quand on se met en infraction à la loi, il y a des sanctions qui tombent. »
Gaëlle Michineau
Pour en savoir plus :
VIDEO. Rythmes scolaires : les drôles d'initiatives des maires récalcitrants (Le Parisien)
Rythmes scolaires : des écoles fermées dans une quinzaine de communes mercredi (Le Monde)
Nouveaux horaires à l'école pour tous les élèves à la rentrée 2014 (ministère de l’Education nationale)